Toutefois, il ne faut pas tout mélanger : de même que pour
la température, il y a pénibilité et pénibilité, à savoir la réelle er la
ressentie. J’explique : d’abord il y a le travail pénible réalisé par un
artisan ou tout autre travailleur indépendant. Que diable, s’il veut être son
propre patron, qu’il se débrouille ! Cela n’est pas pris en compte par la
pénibilité officielle qui ne concerne que les salariés. Ensuite, il y a le
travail pénible réalisé par un travailleur λ, conscient de faire un
dur travail mais heureux de le faire et qui ne demande qu’à continuer. C’est le
monsieur Jourdain de la pénibilité
car ce dernier faisait de la prose sans le savoir et notre travailleur λ
fait de la pénibilité sans s’en douter. Et c’est là qu’intervient le
spécialiste en pénibilité, celui qui éveille les consciences et met au jour la
pénibilité. Non qu’il la pratique lui-même mais il est capable de la ressentir
tels ces chefs qui soulèvent quelques poids pendant leurs loisirs et qui, le
lundi, savent qu’ils connaissent réellement la pénibilité. Disons par exemple
qu’un fonctionnaire soulevant un poids de vingt kilos ressentira une pénibilité
supérieure au travailleur λ qui soulèverait un poids de quarante kilos. Cela
se traduit par le théorème suivant : « Toute masse soulevée par
un fonctionnaire a un poids égal à toute autre masse de poids égal à laquelle
on ajoute la TVA, la CSG et le CRDS, les centimes additionnels, multiplié par
l’indice de référence et la valeur du point, le tout additionné d’une pincée de
provisions pour retraite anticipée.
Force est de comprendre que maintenant tout travailleur se
devra de réfléchir à son indice de pénibilité avant de faire le moindre effort.
Et que l’on ne nous dise pas qu’il est pénible de réfléchir !
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