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jeudi 8 janvier 2015

Le cabot de Fortunio (27)

-          Il était à pied ?
-          Non, il avait un break blanc…
-          De quelle marque ?
-          Oh, moi, vous savez, les marques, je n’y connais rien. Un break, quoi ! je ne l’ai pas trop bien vu, il était garé un peu plus loin et le téléphone a sonné, j’ai fermé la porte et je suis allée décrocher.
-          Et c’était quand ?
-          Jeudi, le jour où Kara a fugué. Enfin, voilà, donc, comme je vous disais, je vous garde un chien de ma chienne… quand je l’aurai retrouvée !
-          J’y compte bien, dis-je en me levant. En tout cas, ce fut un plaisir de vous rencontrer.
-          Mais… ce fut un plaisir pour moi aussi. Tenez, je vais vous donner ce petit flyer, j’ai un vernissage vendredi soir à Bergerac. Ce n’est pas trop loin d’Agen, vous seriez le bienvenu !
Elle me donne un carton sur lequel il est indiqué : « Martine Grebier – Esquisses & Lignes – Espace Peinture à Bergerac – Vernissage à 18.30 heures ». Elle m’ouvre la porte, me tend une main que je serre puis je m’éclipse, emportant ma part de mystère. Livron m’accueille, un sourcil en accent circonflexe. Il a un gargouillement de ventre que j’interprète comme un reproche.
-          Tu avais raison, dis-je, il valait mieux que j’y aille…
-          Ne me dis pas que…, dit-il avec un geste équivoque.
-          Mais non, elle allait passer à table. Sa tartiflette était excellente, je dois dire…
-          Salopard va, ne me dis pas que tu t’es tapé la cloche pendant que j’attendais dans la voiture…
-          Mais si, mais si, voyons ! Qui c’est qui m’a envoyé là-bas ? C’est Tonton Livron !
-          Bien, j’espère que ton taux d’alcoolémie est convenable, ne compte pas sur moi pour…
-          Pas de menaces, Livron, on est associés, non ? Chacun court ses risques et on mutualise les pertes. Mais je suppose que tu veux que je te raconte…
-          Oui, mais ne perds pas de temps, je suis pressé de revenir chez moi maintenant. Je t’écoute.
-          Tiens, dis-je en lui tendant le flyer. Madame est peintre à ce que j’ai compris. Si tu veux, on va à son vernissage à Bergerac vendredi à 18.30 heures. Tu pourras, toi, te taper la cloche avec des petits fours.
-          Je suis de garde en fin de semaine. Et ne parle surtout pas de manger. Alors, Robico, quelles nouvelles ?
Je lui raconte par le menu ma conversation avec Martine Grebier.
-          Ça n’a pas l’air de l’inquiéter plus que cela, la disparition de sa chienne, je comprends qu’elle se soit cherché un maître ! Donc, le Robico a disparu de la circulation. Un nommé Adso cherche après lui, ce n’est pas un hasard, ça doit être l’acheteur de sa béhème. J’aimerais bien savoir qui c’est, ce gars-là… Et tu n’as rien dit pour le chien ?
-          Ben, non. Il aurait fallu que j’explique comment je l’avais trouvé… et puis il y a un truc qui me revient maintenant, c’est qu’au chenil, la nana m’a dit que le chien avait été déclaré volé alors que Madame Robico soutient n’avoir jamais eu de chien. Il faut vérifier s’il y a eu plainte et par qui, ça c’est de ton ressort !
-          Evidemment et je m’en occuperai. Finalement, j’aurais dû y aller moi-même, elle m’en aurait dit plus. Elle est mignonne cette gonzesse ?
-          Oui, assez. Au premier abord, on lui donnerait à peine vingt ans mais elle en a peut-être dix de plus. Brune, les yeux verts, bonne cuisinière et un tempérament d’artiste !
-          Oui, bon, elle t’a tapé dans l’œil et tu n’as pas su la faire parler. C’est même elle qui t’a tiré les vers du nez, je parie !
-          Là, Livron, t’exagères. Tu m’envoies chez elle et puis tu critiques, la prochaine fois…
-          Oui, d’accord. Mais elle t’a tapé dans l’œil !

-          Livron, puisqu’on a le temps, je vais te raconter ce qui m’arrive…
(à suivre...)

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