En effet, il
parlait bien sûr des incivilités qui émaillent nos vies quotidiennes et je
crois avoir bien pénétré sa pensée – sinon ses arrière-pensées - en comprenant
qu’il parlait des incivilités commises
par ceux qui nous administrent, caïds petits ou grands qui considèrent les
lieux qu’ils gèrent comme étant en dehors des territoires de la république et
comme leur bien propre. Il est certain qu’un aussi éminent personnage ne peut
s’intéresser aux petites incivilités et à la délinquance minable mais qu’il se
préoccupe de la vraie délinquance, celle qui se croit au-dessus des lois, celle
qui est protégée par le silence de ceux qui devraient en être les contempteurs,
celle qui agit sous le couvert de l’honorabilité.
Qui ne
partage plus avec la population un certain nombre de valeurs, qui prêche ces
valeurs tout en les foulant aux pieds, qui exige pour soi-même un respect
immérité ? Qui est incapable de maîtriser son ambition médiocre et qui est
devenu inapte à respecter l’autre ? Si vous voulez en connaître la
réponse, suivez mon regard… Evidemment, ces gens-là, comme l’arbre se cachant
dans la forêt, profitent de l’honnêteté des autres et ils jouissent de
l’impunité car ils se tiennent entre sournois par la
barbichette : « si tu parles de moi, je te dénonce ». Et
pourquoi donc partageraient-ils des valeurs alors qu’ils ne partagent rien
d’autre ? Pendant ce temps-là, dormez bonnes gens, un
sous-haut-fonctionnaire se lamente, les journaux lui font écho, le bon peuple
opine du chef.
On voit
par-là que l’on peut dire comme Ruy Blas :
Ce pays qui fut pourpre et n'est
plus que haillon.
L'état s'est ruiné dans ce siècle funeste,
Et vous vous disputez à qui prendra le reste !
L'état s'est ruiné dans ce siècle funeste,
Et vous vous disputez à qui prendra le reste !
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