-
Ecoute-moi, me dit Raymond, je peux peut-être
t’aider…
-
Je te remercie mais qu’est-ce que tu pourrais
faire pour moi dans cette affaire ?
-
Laisse-moi t’expliquer. Mais une chose avant
tout : je te demande la plus absolue discrétion sur ce que je vais te
dire. Ce n’est pas que ce soit un secret mais je préfère que tu gardes ce que
je vais te dire pour toi.
-
Tu peux compter sur ma discrétion, je suis
capable de tenir ma langue…
-
Alors voilà, je te raconte en bref : mon
père travaillait aux RG, les renseignements généraux, il y avait un poste assez
élevé. Il a pris sa pris sa retraite l’année dernière mais il a toujours ce que
l’on appelle un carnet d’adresses bien rempli. Mon frère ainé est entré, lui aussi,
dans le même service devenu depuis la DCRI. Je dirais que, par eux comme par
bien d’autres relations, je peux avoir pas mal d’informations sensibles. Ce
n’est pas de piston dont je veux parler mais de sources d’info… vraies, si tu
vois ce que je veux dire…
-
Ah ! D’accord, mais qu’est-ce que tu fous
toi dans la gendarmerie ?
-
Ça, ça serait un peu long à expliquer. Disons
que je passe un peu pour l’idiot de la famille car j’ai de plus une sœur qui
occupe un poste assez élevé dans l’administration, alors tu vois !
-
Bien bien bien… Alors tu crois que tu pourrais
me procurer des tuyaux sur mon affaire ?
-
Dès que tu en sauras plus, je te propose de me
contacter. D’ores et déjà, je vais essayer d’en savoir un peu plus. Pas
aujourd’hui dimanche, bien sûr, mais à partir de demain matin. Je t’appellerai
mais je ne te donnerai jamais d’info par téléphone…
-
Ça sera pas commode si je suis au Gondo, je sais
pas trop comment on fera…
-
T’inquiète, de toute façon, tu n’y resteras pas
six mois, là-bas, et tu n’es pas encore parti. Donc !
-
Donc donc donc, merci de penser à moi au cas
zoù…
-
Cela dit, il y a un petit brouillard qui
commence à monter, j’espère qu’on va arriver à trouver la ferme de nos
gonziers…
-
Un peu de brouillard, un peu de lune, ça
pourrait nous arranger…
-
A voir. Je table sur le fait que ce petit monde
est plutôt du genre lève-tard et qu’on va pouvoir faire un petit tour d’inspection
tranquillement.
-
Et tu cherches quoi, en fait ?
-
Faut pas chercher, faut trouver. Et cette
histoire me paraît peu banale : la bagnole, passe encore, mais le chien
abandonné dans la forêt, le vol –l’emprunt, disons – de la fourgonnette de
Bretonet… Disons que c’est le genre de truc qui peut réserver des surprises.
Pas de grosses surprises car on a pas affaire à un gros trafiquant mais faut
voir, à mon avis. Disons que c’est le pifferlingue qui parle…
-
Le piffer…quoi ?
-
Le flair du flic qui lui dit où il faut aller
sans chercher à tout prix…
-
J’ai compris, faut chercher, pas trouver !
Mais tu en attends quoi de cette affaire ? T’es là hors service, si tu
trouves rien et que tu te fais voir par-dessus le marché, tu risques de passer
pour un con, excuse-moi !
(à suivre...)
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