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dimanche 13 septembre 2015

Chronique de Serres et d'ailleurs (1)

Lectrices et lecteurs, bonjour. Cette chronique s’intitulera de Serres et d’ailleurs - Serres avec un S majuscule - car je suis un ressortissant du Pays de Serres. Mais aussi d’ailleurs car ceux qui iront voir ailleurs si j’y suis auront quelques chances de m’y trouver.
 Le Pays de Serres est une belle région de collines qui résultent de la fragmentation d’un plateau par des vallées parallèles. Il faisait partie de la Guyenne et s’étend sur deux départements, le Lot-et-Garonne et le Tarn-et-Garonne. Pour ma part, je suis sur le territoire de la Communauté de Communes Porte d’Aquitaine en Pays de Serres, qui regroupe une quinzaine de communes dont les principales sont Puymirol et Beauville.
Communauté de Communes Porte d’Aquitaine en Pays de Serres, Voilà un nom bien ronflant dont on peut penser qu’il a été concocté par des officiels soit en manque d’imagination ou au contraire en excès d’inventivité. Et, pour notre plus grand malheur, ces officiels croient bon de nous infliger le navrant acronyme PAPS qui bruisse comme une bouse s’étalant au sol. Mais peut-on leur en vouloir, à ces officiels ? Ils ne font que suivre une mode ambiante qui est d’amalgamer des noms puis de contracter le tout en un sigle disgracieux dont bientôt nul ne saura d’où il provient. Et la mode est aussi à créer des portes fictives où l’on passerait pour entrer et sortir, ça ou là : Porte d’Aquitaine, de Corrèze, d’Alsace, des Landes… disons que même si on ne voit pas la porte, on peut croire avoir vu passer des gonds !
Alors faisons un effort pour donner des idées neuves. Prenons par exemple nos noms de départements : le plus souvent ils ont été créés en leur attribuant le nom des fleuves et rivières qui les arrosent. Le territoire de la Communauté de Communes ne manque pas de rivières aux noms sympathiques : la grande et la petite Séoune, la Gandaille, l’Escorneboeuf.  « Séoune et Escorneboeuf », cela ne sonnerait-il pas républicain ?
Il y a aussi d’autres possibilités comme, encore par exemple, les noms de personnages célèbres ayant marqué le territoire dans les siècles passés. Parmi personnages célèbres de ce terroir, il y a Saint Maurin qui vécut au VIème siècle, fut décapité à Lectoure et porta sa tête jusqu’à la source de la future abbaye de Saint-Maurin où il fut inhumé. Il s’agit tout de même d’un record car peu de saints martyrs ont parcouru une telle distance en portant leur tête sous le bras. Pensez donc : il y a une cinquantaine de kilomètres de Lectoure à Saint-Maurin ! Ce prodige lui valut le titre de céphalophore, ainsi que le fut Saint Denis. La Communauté de Communes du Céphalophore, c’est tout de même plus fort que du Roquefort ! Je crains toutefois de voir à nos trousses la cohorte des laïcisants, indignés par cette référence religieuse. Je propose alors un autre nom qui me paraît particulièrement intéressant, à savoir celui de Guillaume Léonard de Bellecombe dont la carrière militaire le mena du Québec à l’ile Bourbon en passant par La Martinique. En 1780, il fut même nommé maréchal de camp. Ce vaillant militaire, qui avait étudié à Puymirol, était né à Bellecombe, d’où son patronyme. Une Communauté de Communes de Bellecombe, voilà enfin un nom qui claque comme une banderole au vent  car ses habitantes seraient les Bellecombaises : voilà-t-il pas un gentilé bien charmant ? Hélas, j’entends déjà les esprits chafouins maugréer sur le fait que ce militaire était un colonialiste et un serviteur de la monarchie. D’autres ronchonner que Bellecombe est située sur la commune de Perville, en dehors du territoire communautaire… Certes, mais alors il me vient une idée tout à fait appropriée : le pays de Serres, ne se caractérise pas que par ses rivières, ses coteaux et ses célébrités et, quand il y a une serre ou un coteau, automatiquement il y a une vallée entre deux collines. Et cette vallée on l’appelle une combe : je propose donc que l’on donne le nom de communauté de communes des belles combes. Qui dit mieux ? Nous gardons ainsi nos Bellecombaises, laïques et républicaines.

Je conclurai en citant la fable de Jean de La Fontaine  « Le meunier, son fils et l’âne » : « Parbleu, dit le meunier, est bien fou du cerveau / Qui prétend contenter tout le monde et son père. »». 

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