En
début d’aprème, nous retournons à l’hosto. Une fois dans la chambre, François
me laisse seul avec Eliane, toujours aussi émouvante dans son lit. Une fois
seul, je m’approche au plus près et je lui dis :
-
Eliane,
tu es mon amour et il faut que tu tiennes, il le faut, Stalle va trouver la
solution, François sera près de toi. Moi, je vais chercher les gars qui t’ont
fait cela, ils ne peuvent pas s’en sortir comme ça. Je devrai peut-être
retourner au Gondo, je reviendrai te voir dès que je pourrai. Tu tiendras, je
le sais. Je t’aime.
J’en
ai assez dit, me semble-t-il, je sors de la chambre. Dans le couloir, François
parle avec une infirmière qui lui explique que le Pr Stalle et deux spécialistes
de neurochirurgie vont se pencher demain matin sur le cas d’Eliane. Je prends
congé de François, un peu surpris de me voir partir si vite, et je rejoins ma
voiture ainsi que mon chien. Et direction le cabinet de maître Benledek. J’ai
un peu de mal en ville mais avec du bol, j’arrive à me garer pas trop loin de
la rue Amédée-Potoire où officie le maître en question. Le 15 est un immeuble
de bon standing des années soixante, le bonhomme a sa plaque en cuivre. Je
sonne. Une voix de femme, un peu rogomme, me déclare tout de go à l’interphone
que maître Benledek est absent jusqu’à vendredi et qu’elle ne prend les
rendez-vous que par téléphone.
-
Il
est à Toulouse ? toutdegoté-je itou.
-
Oui,
répond-elle. Mais, vous le connaissez ?
J’abandonne
la conversation, je file en rasant les murs, inutile de se montrer au cas où
notre mêlécasse espionnerait à la fenêtre. Exit direction Clermont-L’Hérault.
*
A
Clermont-L’Hérault, il y a mon copain Léon[1].
Toutefois, pas question d’arriver chez lui sans prévenir. Une fois dans mon
véhicule, j’appelle chez lui et, comme d’hab, c’est le répondeur :
-
Bien le bonjour,
fait une voix emphatique et grave, vous êtes sur la messagerie vocale de Léon
Hauler, mécanique générale, colonelle et agricole. Vous n’êtes pas obligés de
me faire chier en me laissant un message mais si vous y tenez absolument,
faites-le après le burp sonore.
En effet, ce n’est
pas un bip mais bien un burp qui annonce le début de l’enregistrement et je lui
laisse consciencieusement un message lui annonçant mon arrivée pour demain
matin de bonne heure. Evidemment, j’ai intérêt à porter les croissants car mon
pote est habituellement assez long à émerger, les vapeurs de rosé ne se
dissipant qu’à partir de onze heures du matin.
Après le viaduc de
Millau, je fonce sur Creissels où je connais un restau avec un menu à se taper
la cloche, arrosé d’un Lalande de Pomerol comme il faut. Puis je me trouve un
coin de causse pour garer la fourgonnette. Le chien et moi faisons un tour
hygiénique puis dodo, hôtel du causse, frein serré.
La fourgonnette,
c’est pas ce qu’il y a de mieux pour dormir. Le snotenberg est un chien
ronfleur, ce genre de musique me berce, nous passons une nuit acceptable.
(à suivre...)
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