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jeudi 17 septembre 2015

Le cabot de Fortunio (63)

En début d’aprème, nous retournons à l’hosto. Une fois dans la chambre, François me laisse seul avec Eliane, toujours aussi émouvante dans son lit. Une fois seul, je m’approche au plus près et je lui dis :
-          Eliane, tu es mon amour et il faut que tu tiennes, il le faut, Stalle va trouver la solution, François sera près de toi. Moi, je vais chercher les gars qui t’ont fait cela, ils ne peuvent pas s’en sortir comme ça. Je devrai peut-être retourner au Gondo, je reviendrai te voir dès que je pourrai. Tu tiendras, je le sais. Je t’aime.
J’en ai assez dit, me semble-t-il, je sors de la chambre. Dans le couloir, François parle avec une infirmière qui lui explique que le Pr Stalle et deux spécialistes de neurochirurgie vont se pencher demain matin sur le cas d’Eliane. Je prends congé de François, un peu surpris de me voir partir si vite, et je rejoins ma voiture ainsi que mon chien. Et direction le cabinet de maître Benledek. J’ai un peu de mal en ville mais avec du bol, j’arrive à me garer pas trop loin de la rue Amédée-Potoire où officie le maître en question. Le 15 est un immeuble de bon standing des années soixante, le bonhomme a sa plaque en cuivre. Je sonne. Une voix de femme, un peu rogomme, me déclare tout de go à l’interphone que maître Benledek est absent jusqu’à vendredi et qu’elle ne prend les rendez-vous que par téléphone.
-          Il est à Toulouse ? toutdegoté-je itou.
-          Oui, répond-elle. Mais, vous le connaissez ?
J’abandonne la conversation, je file en rasant les murs, inutile de se montrer au cas où notre mêlécasse espionnerait à la fenêtre. Exit direction Clermont-L’Hérault.
*
A Clermont-L’Hérault, il y a mon copain Léon[1]. Toutefois, pas question d’arriver chez lui sans prévenir. Une fois dans mon véhicule, j’appelle chez lui et, comme d’hab, c’est le répondeur :
-          Bien le bonjour, fait une voix emphatique et grave, vous êtes sur la messagerie vocale de Léon Hauler, mécanique générale, colonelle et agricole. Vous n’êtes pas obligés de me faire chier en me laissant un message mais si vous y tenez absolument, faites-le après le burp sonore.
En effet, ce n’est pas un bip mais bien un burp qui annonce le début de l’enregistrement et je lui laisse consciencieusement un message lui annonçant mon arrivée pour demain matin de bonne heure. Evidemment, j’ai intérêt à porter les croissants car mon pote est habituellement assez long à émerger, les vapeurs de rosé ne se dissipant qu’à partir de onze heures du matin.
Après le viaduc de Millau, je fonce sur Creissels où je connais un restau avec un menu à se taper la cloche, arrosé d’un Lalande de Pomerol comme il faut. Puis je me trouve un coin de causse pour garer la fourgonnette. Le chien et moi faisons un tour hygiénique puis dodo, hôtel du causse, frein serré.
La fourgonnette, c’est pas ce qu’il y a de mieux pour dormir. Le snotenberg est un chien ronfleur, ce genre de musique me berce, nous passons une nuit acceptable.
(à suivre...)



[1] Voir « Le magot de Fortunio », même auteur et même largeur chez TheBook Editions.

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