Lectrices et lecteurs, bonjour. Dans l’article 2 de la Constitution
Française de 1958, il est écrit : « La devise de la République est
Liberté, Égalité, Fraternité. Son principe est : gouvernement du peuple,
par le peuple et pour le peuple. »
Cela
est le principe de la démocratie et, si l’on en croit les historiens, la
démocratie fut pratiquée dès la plus haute antiquité : déjà, à Cro-Magnon,
le vote avait lieu à gourdin levé. Aujourd’hui les mœurs ont évolué et les
matraques sont plus légères. Mais c’est depuis cette époque que l’on parle du
casse-tête démocratique. D’après les meilleurs auteurs, c’est à Athènes que
naquit vraiment la démocratie. Will Cuppy écrit dans son ouvrage en américain
intitulé : « The decline and
fall of practically everybody », ce qui veut dire en français : « Grandeur
et décadence d’un peu tout le monde », je cite : « Comme démocratie signifie : gouvernement
par le peuple, les Athéniens se réunissaient sur la Pnyx et gouvernaient.
Périclès prononçait un discours, après quoi les Athéniens poussaient des cris
et des acclamations, approuvaient la motion, signaient des traités, déclaraient
la guerre, et Périclès ajoutait quelques petites touches qui rendaient la
décision un peu plus obligatoire. » Fin de citation. On comprend donc que
la démocratie athénienne n’était guère différente de celle que nous pratiquons
aujourd’hui. La principale différence consistant dans le fait qu’elle était
considérée comme un sport par les Athéniens alors que de nos jours elle se
pratique comme un art culinaire.
En effet, on nous sert annuellement
environ une ou l’autre élection : en amuse-gueule des municipales ;
en premier plat des européennes ; en plat de résistance des
départementales ; en dessert des présidentielles et en pousse-café des
régionales. Avec, en guise de trou normand, un référendum ou quelque partielle
locale. De quoi assouvir les plus insatiables… Tout cela permet de concocter
une pesante démocratie dite représentative. En règle générale, lorsque l’on
accole un adjectif qualificatif au mot démocratie, ce n’est plus pour qualifier
ce mot mais pour le disqualifier : pour rappel les démocraties populaires de l’époque soviétique n’avaient rien ni de
démocratique ni de populaire ; sans oublier la social-démocratie de Monsieur Schulz… sans commentaire. Donc, démocratie
représentative cela veut dire : «Candidat, je me présente, vote pour
moi ; élu, je te représente, ferme-la ». Car tout de même, où
irait-on si le peuple se gouvernait lui-même alors que nous ne manquons
pas de gens intelligents, compétents et arrogants aptes à gérer notre
république. Ainsi, ils sont des milliers qui émargent au budget de l’Etat et
jouissent des faveurs et des prébendes de la république.
Car en effet, si la
république est l’ensemble des biens, des droits, des prérogatives de la
puissance publiques et des services propres à un Etat et si elle est la
propriété collective de tous, il ne faut tout de même pas exagérer, si tout le
monde s’occupait de tout à la fois, on ne s’y retrouverait plus. Et, de plus,
il pourrait malencontreusement se faufiler parmi tous ces gens des personnes
trop honnêtes pour bien gérer la chose publique. Rien n’est plus suspect qu’un
politicien intègre et d’une moralité irréprochable : cela cache quelque
chose !
Mais que l’on se rassure,
tout est fait pour que le citoyen ne comprenne plus rien à nos
institutions : notre Constitution d’une quarantaine de pages était bien trop
accessible à l’électeur moyen et par conséquent on nous a concocté un
traité simplifié dit de Lisbonne en guise de constitution pour l’Europe, plus
de 350 pages dont le nombre de renvois prouve le côté indigeste.
On voit par-là que la
démocratie est le meilleur moyen pour digérer des couleuvres.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire