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jeudi 10 septembre 2015

Le cabot de Fortunio (62)

-          Celui-là, j’ai fait quelques recherches, tout de même, il habite en région toulousaine mais il est avocat au barreau de Paris, ajoute François, c’est le seul lien « physique » avec les ravisseurs. C’est un nommé Benledek, j’ai son adresse perso et son adresse professionnelle. Théoriquement, la Sécurité Intérieure enquête mais j’ai comme l’impression qu’ils sont un peu mous. De toute façon, ils m’ont interrogé mais ils ne me tiennent au courant de rien. Je n’ai de contact qu’avec le Quai, pas vraiment avec eux.
-          Le Quai ?
-          D’Orsay, c’est eux qui s’occupent de tout pour Eliane, son hospitalisation etc. Donc, comme tu vois, pas bézef à se mettre sous la dent… et puis, ma principale préoccupation, c’est Eliane…
-          Je comprends mais moi je suis pas chirurgien alors je vais me permettre de fouiner. Première chose : tu vas me les donner ces coordonnées, à ce Benledek…
-          Tu peux fouiner si tu veux mais vas-y mou, je ne veux pas mettre en cause la fondation… En fait, comment te dire… j’ai pas parlé de lui aux enquêteurs, j’ai dit que j’avais seulement eu des contacts par téléphone. De toute façon, je n’ai vu ce Benledek qu’une fois, il s’est pointé sans crier gare. Avec lui, on n’a négocié que pour le montant de la rançon, les ravisseurs ont retéléphoné après pour les instructions, ils ont rappelé encore trois fois et jamais les enquêteurs n’ont pu déterminer l’origine des appels. A Benledek, je lui ai donné ma parole de…
-          Ta parole de qui, de quoi ? A un gars qui accepte de faire l’intermédiaire dans cette affaire ? m’écrié-je.
-          Je suis de la vieille école, je sais, pour moi une parole, c’est une parole. Je vends des bagnoles, je sais, je sais, mais tous ceux qui travaillent avec moi le savent, je n’ai qu’une parole. Ça doit être mon côté pied noir… Bon, quoiqu’il en soit ce mec a débarqué, je ne le connaissais pas, on est allés dans mon bureau. Il est resté un bout de temps et quand il est reparti, un bon client à moi poireautait depuis un quart d’heure. Il a vu sortir cet avocat et il m’a demandé si c’était un client à moi. J’ai répondu que non et que je ne l’avais jamais vu auparavant. Mon client, lui, le connaissait mais il l’a laissé passer sans rien dire et pour cause : ce gars est avocat spécialisé dans les affaires matrimoniales, divorces, garde des enfants, partage des biens, tu vois quoi ! Mais il fait surtout dans la clientèle aisée, il a son cabinet à Paris. La fille de mon client l’avait contacté pour son divorce, précisément. Elle ne voulait pas y aller seule et s’est donc fait accompagner par son père. La tête et les manières de l’avocat ne leur plaisaient pas plus que ça. Le père, qui a des relations, a appris que cet avocat avait échappé plusieurs fois de justesse à des poursuites judiciaires pour détournement de mineure. Sa fille a changé de conseil mais le père n’a pas oublié la bouille du gars. Je lui ai demandé de me refiler son adresse à Paris, ça l’a un peu étonné mais il me l’a donnée et il a ajouté qu’il habitait en fait dans la région. J’ai cherché et découvert qu’il a une baraque du côté de Muret. Je vais te la donner son adresse Mais je te le redis, vas-y mou, il ne faudrait pas mouiller la fondation…
-          T’inquiète, je sais faire dans la dentelle quand y faut. Alors cette adresse ?

Il sort un petit carnet et griffonne deux adresses, une ici à Paris et l’autre du côté de Muret, région toulousaine… pas si loin que ça de Sarignac, pour ceux qui connaissent. Voilà qui me donne une idée mais je me la garde pour moi, François n’a pas besoin de savoir.
(à suivre...)

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