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dimanche 13 mars 2016

Chroniques de Serres et d’ailleurs. (25)



Auditrices et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. La première qualité de l’écologie est de savoir recycler. C’est ce que font les vers autant que les verts et on constate que ce qui se recycle le mieux, ce sont bien les élus dits écologistes. Cela dit, les Français seraient-ils constipés ? On pourrait le penser car on vient de leur administrer plusieurs grains de valls en peu de temps, ce qui est un remède, sinon souverain, tout au moins radical contre la constipation. Cela est attesté par la présence de Monsieur Baylet au gouvernement, radical valencien grand patron de presse propriétaire de la Dépêche du Midi et de la courante du matin.
A croiser bon nombre de nos concitoyens, on est frappé par l’aspect de leur visage qui exprime en effet un transit difficile et un réel embarras intestinal. Voyez ces automobilistes qui, le matin, donnent l’impression d’une réflexion profonde alors qu’ils sont seulement accaparés par leur tristesse occlusive. Voyez ces passants, les pommettes gonflées, les yeux bridés et la bouche contractée : vous les saluez, ils peinent à émettre un grognement, monopolisés qu’ils sont par leur mélancolie obstructive. Pour eux, force est de reconnaître qu’un laxatif puissant leur est nécessaire mais était-il utile de nous administrer un tel purgatif, à nous qui vivons en bonne entente avec nos intestins ?
Foin de ces considérations entérologiques et médicales, revenons à nos politiques. Ou plutôt aux électeurs qui les portent au pouvoir. Car ce sont bien les électeurs qui décident, même s’ils ont l’impression de diluer leur vote dans un océan d’eau trouble. Et ces électeurs préfèrent toujours les candidats qui font des promesses dont tout le monde sait qu’ils ne les tiendront pas. Sinon Jospin ne se serait  pas vautré aux présidentielles de 2002, après avoir en moins de cinq ans réalisé l’essentiel de son programme électoral. En fait, l’électeur moyen a pour certains candidats, avant les élections, les yeux de Chimène et ensuite pendant cinq ans, il fait comme Caliban qui enrage d’abord de voir sa face horrible dans un miroir puis ensuite de ne plus la reconnaître dans un miroir déformant, les élus n’étant que le reflet de l’image de leurs électeurs.
Alors concluons avec François Brunel qui chantait en 1889 :
« De toute cette histoire
Voici la conclusion
L’électeur c’est notoire
N’a pas tout’ sa raison
J’n'aim’ pas le fataliste
Je n’ai ni foi ni loi
Je suis abstentionniste
Ami voici pourquoi :
L’gouvernement d’gauche

Est franchement très moche
Celui de Sarkozy
Est un système pourri
Ayrault ou bien Juppé
Ne pourront rien changer
Pour être heureux vraiment
Faut plus d’gouvernement[1]


[1] François Brunel « Faut plus d’gouvernement ».

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