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dimanche 24 avril 2016

Chroniques de Serres et d’ailleurs. (31)

Auditrices et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. Samedi 16 avril, Cooldirect fait une matinée spéciale à l’office de tourisme Porte d’Aquitaine en pays de Serres. Si ma chronique s’appelle « de Serres et d’ailleurs » c’est que je suis un ressortissant de ce petit pays de Serres. Et d’ailleurs car les esprits chafouins peuvent aller y voir si j’y suis. J’ai déjà dit tout le mal que je pensais de ce nom de « Porte d’Aquitaine en Pays de Serres » et de son navrant acronyme, je n’y reviendrai pas. Mais cette appellation ronflante n’altère en rien la qualité de ceux qui vivent et travaillent dans ce petit pays. Comme je ne voulais pas rater ce rendez-vous, je rajouterai donc mes commentaires vagabonds à cette matinée en Pays de Serres.

Cette communauté de communes se répartit autour de deux vallées principales remontant depuis Garonne vers le Quercy, les vallées des Séounes, la grande et la petite. Ces rivières se ramifient en de multiples affluents qui descendent de toutes les combes qui découpent ce plateau appelé Pays de Serres. Parmi ces rivières, il y a la Lautheronne qui passe par Saint Caprais de Lerm, la Gandaille qui remonte vers la commune de Dondas, alimente le lac sous Combebonnet et prend sa source à Engayrac, puis l’Estrénats, le ruisseau de Sainte Eulalie, le Merlet et le Montsambos. Je ne peux pas les citer tous et je le regrette car ils ont de biens jolis noms. Mais j’ai gardé le meilleur  pour la fin, à savoir l’Escorneboeuf au nom chantant et rocailleux, affluent de la Séoune qui prend sa source à Bourg de Visa. Peu après sa source, il a lui-même un affluent qui est la Fongrande qui a aussi deux affluents intermittents chers à mon cœur, le ruisseau du Furet et la Gatte qui remonte jusqu’à chez moi après avoir traversé bois et rochers.

Tous ces ruisseaux forment un réseau hydrologique passionnant et charmant qui sillonne cette alternance de vallées et de coteaux. Ils ravitaillent bon nombre de lacs et les brumes qui en montent ont fait germer dans la culture locale un dicton météorologique très juste. Je le cite en français tel que je l’ai appris il y a un demi-siècle : « Brume sur la combe, tiens-toi à l’ombre ; brume sur le pech, le laboureur se dépêche ». Je peux dire que lorsqu’en été je descendais à Fongrande avec mes vaches dans une épaisse brume, je savais que la journée serait rudement chaude. De même, tous ceux qui, de sur les tuques chez nous voient vers le sud apparaître à l’horizon les Pyrénées, savent qu’il va pleuvoir dans les 24 heures. Celui qui a le foin encore par terre se hâte d’en garnir son grenier, lou trastet.

Et au gré de tous ces vallonnements, parfois bien cachés, des châteaux petits ou grands, de belles maisons bourgeoises ou de coquettes métairies, des granges avec des portails en plein cintre et des pigeonniers, en pied-de-mulet ou en tourelles. Bien des cabanes ou casèles en pierre ont disparu, on en voit parfois en ruine ça ou là. Ah, s’il restait toutes les cabanes où les paysans abritaient les vaches de trait et la charrue, cela ferait frémir d’horreur ces beaux messieurs, les princes de l’Agenais de la Direction des Territoires, défenseurs d’un urbanisme sans mitage dans une région où l’habitat dispersé fait partie intégrante de la culture locale.

Et dans chaque commune, outre l’église principale, il y a facilement une ou deux chapelles avec leur cimetière. Si vous visitez celle de Sainte-Eulalie ou de Sainte-Foy de Blaymont, ayez une pensée pour les maçons qui y ont travaillé dans les années 80 car j’en étais, pour faire l’autel et le cul-de-four de Ste Foy ainsi que le pavage de Ste Eulalie.

On voit par-là qu’il y de de quoi faire en pays de Serres.

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