Auditrices
et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. Samedi 16 avril, Cooldirect fait une
matinée spéciale à l’office de tourisme Porte d’Aquitaine en pays de Serres. Si
ma chronique s’appelle « de Serres et d’ailleurs » c’est que je suis
un ressortissant de ce petit pays de Serres. Et d’ailleurs car les esprits
chafouins peuvent aller y voir si j’y suis. J’ai déjà dit tout le mal que je
pensais de ce nom de « Porte d’Aquitaine en Pays de Serres » et de
son navrant acronyme, je n’y reviendrai pas. Mais cette appellation ronflante
n’altère en rien la qualité de ceux qui vivent et travaillent dans ce petit
pays. Comme je ne voulais pas rater ce rendez-vous, je rajouterai donc mes
commentaires vagabonds à cette matinée en Pays de Serres.
Cette
communauté de communes se répartit autour de deux vallées principales remontant
depuis Garonne vers le Quercy, les vallées des Séounes, la grande et la petite.
Ces rivières se ramifient en de multiples affluents qui descendent de toutes
les combes qui découpent ce plateau appelé Pays de Serres. Parmi ces rivières,
il y a la Lautheronne qui passe par Saint Caprais de Lerm, la Gandaille qui
remonte vers la commune de Dondas, alimente le lac sous Combebonnet et prend sa
source à Engayrac, puis l’Estrénats, le ruisseau de Sainte Eulalie, le Merlet
et le Montsambos. Je ne peux pas les citer tous et je le regrette car ils ont
de biens jolis noms. Mais j’ai gardé le meilleur pour la fin, à savoir l’Escorneboeuf au nom
chantant et rocailleux, affluent de la Séoune qui prend sa source à Bourg de
Visa. Peu après sa source, il a lui-même un affluent qui est la Fongrande qui a
aussi deux affluents intermittents chers à mon cœur, le ruisseau du Furet et la
Gatte qui remonte jusqu’à chez moi après avoir traversé bois et rochers.
Tous
ces ruisseaux forment un réseau hydrologique passionnant et charmant qui
sillonne cette alternance de vallées et de coteaux. Ils ravitaillent bon nombre
de lacs et les brumes qui en montent ont fait germer dans la culture locale un
dicton météorologique très juste. Je le cite en français tel que je l’ai appris
il y a un demi-siècle : « Brume sur la combe, tiens-toi à
l’ombre ; brume sur le pech, le laboureur se dépêche ». Je peux dire
que lorsqu’en été je descendais à Fongrande avec mes vaches dans une épaisse
brume, je savais que la journée serait rudement chaude. De même, tous ceux qui,
de sur les tuques chez nous voient vers le sud apparaître à l’horizon les Pyrénées,
savent qu’il va pleuvoir dans les 24 heures. Celui qui a le foin encore par
terre se hâte d’en garnir son grenier, lou trastet.
Et
au gré de tous ces vallonnements, parfois bien cachés, des châteaux petits ou
grands, de belles maisons bourgeoises ou de coquettes métairies, des granges
avec des portails en plein cintre et des pigeonniers, en pied-de-mulet ou en
tourelles. Bien des cabanes ou casèles en pierre ont disparu, on en voit
parfois en ruine ça ou là. Ah, s’il restait toutes les cabanes où les paysans
abritaient les vaches de trait et la charrue, cela ferait frémir d’horreur ces
beaux messieurs, les princes de l’Agenais de la Direction des Territoires,
défenseurs d’un urbanisme sans mitage dans une région où l’habitat dispersé
fait partie intégrante de la culture locale.
Et
dans chaque commune, outre l’église principale, il y a facilement une ou deux
chapelles avec leur cimetière. Si vous visitez celle de Sainte-Eulalie ou de
Sainte-Foy de Blaymont, ayez une pensée pour les maçons qui y ont travaillé
dans les années 80 car j’en étais, pour faire l’autel et le cul-de-four de Ste
Foy ainsi que le pavage de Ste Eulalie.
On
voit par-là qu’il y de de quoi faire en pays de Serres.
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