-
Stratégique mon cul ! Je t’en
foutrai, moi, du stratégique. Il a qu’à y aller tout seul, point final.
-
Et si moi j’y allais à ta
place ? Ça te dérangerait pas ? T’as pas besoin de moi demain ?
-
Et ben voilà, dis-je. Je prends le
volant, tu t’installes confortablement et tu rappelles le dernier numéro sur
mon portable. Et tu verras bien !
Nous approchons de Limoges. René sort de
l’A20 en direction de Périgueux. Nous changeons de place et je repars. René
rappelle Livron. Je préfèrerais ne rien entendre de leur conversation mais
toujours est-il qu’ils se mettent d’accord. Livron viendra chercher René demain
matin aux petites heures.
-
Recommandation importante, dis-je
péremptoirement, tu causes de ce que tu veux mais tu lui parles pas de notre
équipée parisienne. Moins il en saura là-dessus, mieux cela vaudra.
Cloisonnement et discrétion sont les deux mamelles de la prudence élémentaire,
mon cher Watson !
-
Ça, je m’en doute. Parce qu’il est
au courant de quoi ?
- De tout, dirais-je, mais sauf notre virée à Paris. Il a des correspondants bien placés qui le renseignent mais je tiens maintenant à ce que l’information ne circule que dans un seul sens. Capito ?
- De tout, dirais-je, mais sauf notre virée à Paris. Il a des correspondants bien placés qui le renseignent mais je tiens maintenant à ce que l’information ne circule que dans un seul sens. Capito ?
-
Jawohl, herr Oberschtroumpfmajor !
Hoch’tête et qu’ça saute !
Périgueux, Bergerac et nous voilà de retour à
Marmande. Il est neuf heures, nous nous jetons un rapide casse-croûte arrosé
d’un Brulhois pur raisin et chacun au pieu. Je prête mon portable à René pour
qu’il se réveille à temps et monte dans ma chambre avec la mallette.
*
Le lendemain matin, je constate que René est
parti, je n’ai rien entendu.il m’a laissé le téléphone sur la table. Il faut
dire que je me suis endormi dès que je me suis couché, j’étais encore à mille
milles de mes chantiers. Et puis, ce matin, c’est comme si tout était
rebranché. Je me paie un bon petit déjeuner puis j’ai quand même l’idée de
jeter un œil dans la mallette. Bien, le gonze Latik n’a pas jugé utile de
changer le code et je peux admirer un beau paquet de billets. Difficile de dire
s’il en manque – et, à mon avis, le gonze a pioché dedans – mais il en reste
toujours un joli petit tas. Je referme, je planque la mallette dans un recoin
de ma fourgonnette et je pars en direction de mes chantiers.
Ce qui est un peu vexant, c’est de constater
que mes ouvriers travaillent aussi bien sinon mieux en mon absence. Mais c’est
rassurant aussi. Je me fais houspiller par eux car je ne leur ai pas encore
filé leur paie. Je passe en vitesse à la banque puis retourne à la maison. A
peine arrivé, mon téléphone sonne. C’est François.
-
Fortunio ?
-
Yes, it’s my name, mister Stanley…
-
Toujours aussi spirituel avec tes
blagues à deux balles… Ecoute-moi bien car j’ai des nouvelles importantes.
D’abord, Eliane a été opérée hier matin et elle est sortie du coma…
-
A quelle heure ? coupé-je.
-
Ben, sur le coup de midi, je
dirais. Je ne sais pas, j’étais en avion, je reviens d’Italie, pour affaires
quoi et j’ai seulement trouvé l’appel ce matin. Je t’ai appelé de suite,
crois-moi…
(à suivre...)
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