Le changement c’est maintenant et le
changement d’heure c’est aujourd’hui ! Enfin, disons que c'était dimanche dernier !
Tout de même, on nous prend une heure le 27
mars à 2 heures et on nous la rend le 30 octobre à 3 heures !
Subrepticement donc, pendant notre sommeil du juste et sans aucun intérêt plus
de 210 jours plus tard. Voilà une heure dont nous avons été privé(e)s pendant
environ 7 mois et qui nous est restituée sans tenir compte de l’inflation et de
l’augmentation du coût de la vie. Soyez certain(e)s que si je prenais ne fût-ce
qu’une seule seconde de trop à mon banquier il ne me l’accorderait que
moyennant intérêt et au taux de l’usure du temps…
Aussi, en guise de protestation, cette
chronique vous a été livrée à trois heures du matin pour prouver que la maison
ne recule devant aucun sacrifice. Et j’en profiterai pour parler du savant
professeur Papillon qui nous propose une intéressante variation sur le thème du
changement d’heure.
En effet, me dit ce dernier, qu’est-ce qui
justifie ce changement d’heure, d’après ses thuriféraires ? Tout
simplement une économie d’énergie pendant l’été. Mais alors, ne pourrait-on
amplifier cette économie en voyant les choses en grand ? Pourquoi décaler
d’une heure seulement quand on peut, d’un simple coup de balancier faire bien
plus ?
Bien sûr, poursuivit Papillon, j’entends déjà
d’aucuns s’écrier : « Disons qu’il fait jour à minuit et nuit à
midi, allons-y gaiement, inversons le sablier et décalons nous de douze
heures ! » Alors là, je dis non, restons dans le discours de la
science et soyons sourds aux objurgations de ces poètes pendulaires. Il ne
suffit pas de dire pile quand c’est face et inversement, la science ne se contente
pas de telles simplifications. La science veut des chiffres qui soient des
chiffres. Avançons donc nos horloges de onze heures environ. Et ne nous
contentons pas de sept mois mais changeons l’heure toute l’année sauf en
périodes de vacances, inutile de faire des économies quand l’on n’a pas besoin
d’en faire, que diantre !
Bien sûr, reprit Papillon, j’entends déjà
d’autres s’exclamer : « Mais les vacances sont pour bonne partie
prises en été et pour celles d’automne, de printemps et d’hiver, n’en parlons
pas car avec l’étalement académique, on a parfois l’impression qu’il y a
toujours quelqu’un en congé pendant ces trois saisons ! » Alors là,
je dis oui, ils ont bien raison mais vous savez comment sont les électeurs, il
faut toujours les préparer en douceur aux grandes réformes. Mettons celle-ci
officiellement en place, le changement sera donc peu perceptible quoique
décidé. Mais il provoquera un choc
d’inutilité qui ne pourra qu’être favorable à la reprise de la croissance
et notre président en reprendra un bout pour son petit déjeuner.
On voit par-là que l’heure est grave mais que
les temps sont brefs.
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