VI. Et maintenant, que vais-je
faire…
Le lendemain, elle était souriante
À sa fenêtre fleurie chaque soir
Elle arrosait ses petites fleurs grimpan-an-antes
Avec de l'eau de son p'tit arrosoir.
À sa fenêtre fleurie chaque soir
Elle arrosait ses petites fleurs grimpan-an-antes
Avec de l'eau de son p'tit arrosoir.
René garde le volant et je m’endors avant Saint-Arnoult. Un sommeil
lourd, entrecoupé de rêves pesant, sans queue ni tête. C’est la sonnerie de mon
téléphone qui me réveille. C’est Livron, le dernier que je voudrais entendre en
ce moment mais tant pis, j’ai décroché.
-
Bébert Fortunio ? me
lance-t-il dans les oreilles.
-
Ouais, ouais, doucement, dis-je.
-
Tu faisais la sieste ou
quoi ? T’es où ?
-
Je suis sur l’aut…, sur la route,
un instant je me gare, mens-je effrontément.
-
Vas-y, oui, j’attends.
-
Voilà, c’est fait, je t’écoute.
-
Tu as le temps, j’espère ?
J’en ai pas mal à raconter…
-
Je t’écoute, je t’écoute t’ai-je
dit…
-
Je te dis tout de suite que sur la
bande de kidnappeurs, je n’ai rien, silence radio de la part de mes contacts…
-
Et alors, de quoi s’agit-il ?
-
Ben, la bande à Sameli. Les choses
avancent bien. J’ai un collègue de la brigade de Fumel qui a accepté de fouiner
un peu. Comme il est chasseur, il s’est baladé du côté de chez Sameli & C°.
De bonne heure avec son chien, je te dis pas le bordel qu’il a déclenché. Il a
vite battu en retraite et n’a pas eu le temps de voir s’il y a de nouveau une
pleine cargaison de clebs. Ceux-là en tout cas ne sont pas sous somnifères à ce
qu’il m’a dit…
-
Bon, tu vas pouvoir décider ton ou
tes chefs de faire quelque chose ou quoi ?
-
Justement, c’est pour ça que je
t’appelle. Il faudrait retourner sur place pour vérifier. Si je ne suis pas sûr
et certain, je risque de louper l’affaire. Mon problème, c’est que le collègue
est chasseur mais pas téméraire, il refuse absolument de m’accompagner. Donc,
je suppose que tu as compris…
-
Ah non ! dis-je avec
véhémence. Et tu comptais faire ça quand ?
-
Ben, demain matin de bonne heure,
comme l’autre jour…
-
Eh ben c’est niet, mon Livron.
Trouve-toi une autre pomme mais compte pas sur moi, dis-je en raccrochant
sèchement.
Je pousse un long soupir. J’ai comme dans
l’idée que je vais prendre le volant. Ce foutu flic m’a réveillé, autant que je
relaie René.
-
Bon, je vais prendre le volant,
dis-je.
-
Bonne idée, me répond La-Science,
mais raconte-moi d’abord ton histoire de clebs. C’est ton flic préféré qui t’a
bigophoné ?
-
Oui, mais je vais commencer à le
haïr, il me pousse à la haine, ce connard…
-
Bof, tu aurais pu te montrer plus
sympa, vous vous êtes pas mal marrés ensemble aussi, je crois…
-
Si je me montre sympa, il va
m’embobeliner, m’entortiller, m’emberlificoter et m’embarbouiller. Un flic
reste toujours un flic, mon pote !
-
Peut-être mais pourquoi lui
refuser ce coup de main à un moment somme toute stratégique ?
(à suivre...)
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