En vedette !

jeudi 21 avril 2016

Le cabot de Fortunio (94)



-         Ouais, excuse-moi. Mais dis-moi alors, comment elle va ?
-         Sous réserve de plus d’info, dirais-je, bien et peut-être même que ça c’est bien passé. Parce qu’avant de t’appeler, j’ai quand même sonné à l’hôpital. Mais j’ai pas eu le toubib. Et puis au téléphone, tu sais à peine à qui tu as affaire. Mais j’ai compris qu’on est dans le positif : l’opération s’est bien passée, ils ont extrait la balle et ils pensent qu’il n’y a pas eu trop de dégâts. Mais faut voir quoi.
-         Donc on peut aller la voir ?
-         Mais oui, voilà et c’est pour ça que je te propose, enfin si tu peux, de monter à Paris avec moi.
-          Tu pars quand ?
-          Je viens te chercher. Donne-moi ton adresse et je te cueille à une heure du mat’. On roule et on petit déj’ en arrivant.
-          Minute, faut qu’on discute avant, j’ai des trucs à te dire, entre quat’zyeux et ça serait bien que je te dépose la voiture d’Eliane…
-          Non, non, maintenant que tu l’as-tu la gardes. Pas d’histoires, tu as de la place chez toi. Et de quoi tu veux me parler ?
-          De choses et d’autres dont on ne peut se parler qu’entre hommes, point barre. Et chez toi, pas ailleurs,  enfin à ton garage par exemple…
-          Bah, et quand ?
-          Ce soir à dix-huit heures. Ensuite, un coup de restau, tu me trouves un coin de canapé jusqu’à minuit une heure et on file sur Paris.
-          Si tu le dis… N’arrive pas trop tard. Tu viens au garage puis on va modestement casser une graine chez tonton, y’a du couchage intérimaire chez lui et on taille la zone à une heure. Ciao.
Il a raccroché et je n’ai même pas pensé à lui demander s’il avait des échos de notre virée parisienne. Parce qu’à lui, je vais devoir en raconter un petit bout, bien sûr.
Je me plonge dans la paie des ouvriers et, à peine ai-je terminé, René et Raymond arrivent. Ils sont excités comme des puces car ils ont pu constater qu’il y a de nouveau une pleine cargaison de clébards chez Sameli. Livron a donc vraiment des biscuits pour faire bouger la gendarmerie locale, sinon plus. Comme il prend son service en début d’après-midi, ce sera sa priorité. Suivant la réponse de ses supérieurs, ils retourneront peut-être sur place dans les jours qui viennent, demain matin peut-être. Il s’apprête à partir quand il se ravise.
-          J’oubliais, pour cette affaire d’enlèvement avec rançon, ils ont chopé les mecs. Enfin, c’est une sacrée salade pour tout dire car ce seraient des barbouzes du Gondo qui auraient flingué deux des gonzes. Quant à leur chef, il a été récupéré au sud de Paris dans un sale état. Pronostic réservé paraît-il. J’en saurai un peu plus dans les prochains jours, je te tiens au courant. Tu as eu des nouvelles de ton côté ?
-          Oui, juste une chose, à savoir qu’Eliane a été opérée et qu’elle est sortie du coma. Je vais rejoindre son frangin à Toulouse ce soir et nous partons cette nuit pour Paris.
-          Ah ben dis-donc, c’est une sacrée nouvelle, ça ! Et tu pars sans René, j’espère ? Tu sais que je vais en avoir besoin !
-          Pas de problème, vous vivez votre vie, mes potes. Mais prévenez-moi si vous avez l’intention de vous pacser…
-          Connaud, va, répond Livron, tu sais bien que c’est pour toi qu’j’en pince !
-          Go, mon Raymond, que le cul te pèle et que le vent te pousse !
(à suivre...)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire