— Exactement. Mais s’il
avait perdu ses ailes, il avait toujours sa bagnole avec le casse-dalle dedans.
Nous soupâmes aux chandelles.
— Non ! il avait amené un
repas ?
— Pain, sauce back et
cubi de rouge. Les trois étoiles, ce sera pour plus tard. Donc, repris-je, nous
soupâmes et bûmes en conséquence. Et Michel a conçu l’idée de me faire jouer le
rôle d’entremetteur dans cette affaire, en bref le lendemain je suis allé voir
la Sylvie en question de sa part. Autant que je te le dise tout de suite, il
envisage de se mettre en ménage avec elle.
— Est-ce un projet
partagé ?
— Le résultat de mon
ambassade fut décevant pour Michel. La dame ne partage pas la même vision. Elle
a deux gosses, un mari qui assure au niveau fric, elle n’a aucune intention de
le quitter.
— D’accord, et Michel, il
en a dit quoi de cela ?
— Pas content, bien sûr.
Mais il a eu une idée. Si sa Sylvie le trouve trop léger du portefeuille, du
fric il sait où en trouver, lui !
— Tu ne vas pas me dire
qu’il est parti sur le truc de son père, l’histoire du souterrain ?
— Oh si. Et comme il
avait besoin d’un associé, il m’a embauché.
— Mais ce sont des
conneries, ça ne tient pas debout son histoire. Il t’a raconté toute l’histoire
de son père ?
— Oui.
— Tout, tout, tout ?
— Je suppose. Y-aurait-il
quelque chose qu’il ne m’aurait pas dit ?
— Mais son père était un
vrai mythomane, son histoire de souterrain, il l’a inventée, c’est du pipeau.
— Qui t’a dit cela ?
— C’est un certain
Dugrain, tu connais sans doute pas. Un jour, il est venu ici, il voulait voir
Michel. Michel n’était pas là. L’autre, il s’est mis à discuter, son père et le
père de Michel avaient été copains d’enfance. Ça date de la guerre, c’est pas
d’hier. Mais Jacques Dugrain voulait voir Michel. Son père venait de décéder et
il avait demandé à son fils, Jacques, d’aller voir Michel pour lui demander son
pardon car c’est lui, Jean Dugrain dit Pepito, avec le Siméon et le Marco qui
avaient fait la pancarte sur la tombe de Gaby, le père de Michel.
— Quelle pancarte ?
— Ah, tu sais pas ! Ces
enfoirés lui avaient fait une épitaphe, quelque temps après son enterrement,
sur sa tombe. Ils avaient mis un panneau, à la manière du Far-West, sur lequel
ils avaient écrit :
Tombé
d’un chêne
Il
est mort comme il a vécu :
Comme
un gland
(à suivre...)
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