Elle me mit un couvert et
je lui servis un verre de vin. Et j’attaquai avec appétit le pâté. C’est
bizarre, la vie, me dis-je in petto. Hier, cette bonne femme me sort par les yeux
et aujourd’hui on fait l’amour tous les deux. Et j’ai aimé ça. Et puis, il y a
la suite des évènements. Il faut que je réfléchisse. Je me suis collé ce Michel
sur le dos, ok. Je pourrais tout laisser tomber, mais il me reste la mini pelle
à rendre. Qu’est-ce qu’on fait ? Je garde la pelle et je recreuse pour refaire
un accès ? Je me dis que j’ai de bien basses préoccupations, mais il faut que
je sache ce que je vais lui raconter à Magali. Parce qu’elle ne m’a toujours pas
posé de questions sur ce qu’il nous est arrivé, pourquoi on est rentrés si tard
et dans cet état. Mais je suppose qu’entre la poire et le fromage elle va m’en
poser. Et si elle ne m’en pose pas, c’est moi qui aurai envie de causer. D’une
part, j’ai besoin de raconter et d’autre part, je me sens bien avec Magali, ma
première impression n’était pas
la bonne. Je commençais à
avoir fait mal au bocal de pâté quand Magali me servit une assiette où elle
m’avait mis une grosse portion de lasagnes réchauffées. Les lasagnes étaient du
commerce, mais cela faisait du bien de manger et je ne rechignai pas. Elle
s’assit en face de moi et me regarda en souriant. Je lui souris aussi, la
bouche pleine.
— Les lasagnes, c’est du
décongelé, j’aurais pu faire mieux, mais tu m’as prise au dépourvu, me
dit-elle.
— Dans tous les sens du
terme, je le reconnais.
— Gros malin. Mais tu
sais, je pourrais te faire de bons petits plats tous les jours, si tu voulais,
minauda-t-elle.
— Doucement, ne
confondons pas vitesse et précipitation, le repas de midi était excellent,
celui de ce soir le bienvenu, mais n’anticipons pas exagérément.
— Je plaisantais et je
vois que tu tombes bien dans le panneau, dit-elle en riant.
— Mais quoiqu’il en soit,
j’apprécie les jolies femmes et la bonne nourriture…
— La bonne chair en
quelque sorte, cela n’est pas très original, mais je garde ce qui me convient,
à savoir ton commentaire sur les jolies femmes.
— C’est la preuve que tu
as un bon fond, ma chère.
— Tout à l’heure, tu
disais encore « ma chérie », l’aurais-tu oublié ? Bon, maintenant, revenons à
d’autres moutons. Que s’est-il passé cet après-midi ? C’est la première fois
que Michel rentre dans cet état. Et je ne parle pas de sa cheville, qui n’a
rien à mon avis. Je parle de son état psychologique. Il est destroy ce soir.
— Oui, mais tu l’as dit
toi-même, il a des problèmes psy, éludai-je.
(à suivre...)
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