— Les
enfoirés ! Et Michel a vu le panneau ?
— Oh oui, c’est même lui
qui a été l’enlever. Il l’a brûlé, mais le mal était fait, Michel n’avait pas
besoin de cela. Ces trois crétins en avaient toujours voulu à Gaby de s’être renfermé
après le coup des résistants, ils lui cherchaient toujours des noises, mais en
douce. Quand il a été enterré, ils n’ont pas pu s’empêcher de lui faire une
dernière saloperie. Mais Michel, ça l’a marqué, bien sûr.
— Et donc ce Jacques
Dugrain venait demander pardon de la part de son père ?
— Un pardon posthume, son
père venait de mourir d’un cancer. Ce jour-là, comme Michel n’était pas là, je
l’ai fait entrer, on a discuté. Et il m’a raconté la version de son père, le
Pepito. D’après son père, Gaby avait simulé la grosse frayeur et le mutisme. Il
aurait même salopé son froc exprès.
— Et tu crois cela ?
C’est la version du Pepito, ça l’arrange de raconter cela.
— Toujours d’après le
Pepito, Gaby aurait bien dénoncé les maquisards. Et il n’y aurait jamais eu de
cantines avec de l’or. Ça, c’était pure invention de la part de Gaby. Il aurait
toujours été comme cela à inventer des histoires.
— Mais Michel m’a dit que
le Marco, lui, ne croyait pas que Gaby avait dénoncé, dis-je.
— Oui, mais Siméon lui
aurait dit que cela commençait à bien faire, qu’il fallait qu’il dise comme eux
sinon il lui casserait la gueule.
— Bon, c’est panier de
crabes et compagnie. Alors, Michel l’a vu ce Jacques Dugrain ?
— Oui, Michel est arrivé
finalement, il a écouté ce que le gars avait à lui dire, il lui a dit que si le
Pepito était mort, paix à ses cendres. Il n’a pas voulu parler plus et le gars
est reparti. Mais je pense que cela lui a fait du bien à Michel.
— Mais ils n’ont pas parlé
de cette histoire de souterrain ?
— Non, mais tu sais bien
que Michel reste bouche cousue là-dessus. Sauf parfois en dormant, mais ce sont
des phrases décousues, ou des mots pas toujours compréhensibles. Mais il parle
de tunnel, ça revient souvent.
— Mais il existe ce
tunnel, nous y étions cet après-midi.
Et je me mis en devoir de
lui raconter comment nous avions pu rouvrir le tunnel, puis que nous avions
effectivement trouvé des cantines et Michel qui m’avait braqué avec son flingue
à ce moment-là.
— Mais il avait pris son
pistolet ?
— Tu savais qu’il en
avait un ?
— Oui, il était planqué à
côté du lit, mais je n’y ai jamais touché, je n’aime pas cela, me dit-elle.
— Ben, moi non plus,
surtout quand on le braque sur moi. C’est là que j’ai vraiment compris qu’il
n’était pas bien dans sa tête.
— Et alors, où est-il
maintenant, ce flingue ?
(à suivre...)
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