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jeudi 23 février 2017

René-la-Science (38)



Les enfoirés ! Et Michel a vu le panneau ?
— Oh oui, c’est même lui qui a été l’enlever. Il l’a brûlé, mais le mal était fait, Michel n’avait pas besoin de cela. Ces trois crétins en avaient toujours voulu à Gaby de s’être renfermé après le coup des résistants, ils lui cherchaient toujours des noises, mais en douce. Quand il a été enterré, ils n’ont pas pu s’empêcher de lui faire une dernière saloperie. Mais Michel, ça l’a marqué, bien sûr.
— Et donc ce Jacques Dugrain venait demander pardon de la part de son père ?
— Un pardon posthume, son père venait de mourir d’un cancer. Ce jour-là, comme Michel n’était pas là, je l’ai fait entrer, on a discuté. Et il m’a raconté la version de son père, le Pepito. D’après son père, Gaby avait simulé la grosse frayeur et le mutisme. Il aurait même salopé son froc exprès.
— Et tu crois cela ? C’est la version du Pepito, ça l’arrange de raconter cela.
— Toujours d’après le Pepito, Gaby aurait bien dénoncé les maquisards. Et il n’y aurait jamais eu de cantines avec de l’or. Ça, c’était pure invention de la part de Gaby. Il aurait toujours été comme cela à inventer des histoires.
— Mais Michel m’a dit que le Marco, lui, ne croyait pas que Gaby avait dénoncé, dis-je.
— Oui, mais Siméon lui aurait dit que cela commençait à bien faire, qu’il fallait qu’il dise comme eux sinon il lui casserait la gueule.
— Bon, c’est panier de crabes et compagnie. Alors, Michel l’a vu ce Jacques Dugrain ?
— Oui, Michel est arrivé finalement, il a écouté ce que le gars avait à lui dire, il lui a dit que si le Pepito était mort, paix à ses cendres. Il n’a pas voulu parler plus et le gars est reparti. Mais je pense que cela lui a fait du bien à Michel.
— Mais ils n’ont pas parlé de cette histoire de souterrain ?
— Non, mais tu sais bien que Michel reste bouche cousue là-dessus. Sauf parfois en dormant, mais ce sont des phrases décousues, ou des mots pas toujours compréhensibles. Mais il parle de tunnel, ça revient souvent.
— Mais il existe ce tunnel, nous y étions cet après-midi.
Et je me mis en devoir de lui raconter comment nous avions pu rouvrir le tunnel, puis que nous avions effectivement trouvé des cantines et Michel qui m’avait braqué avec son flingue à ce moment-là.
— Mais il avait pris son pistolet ?
— Tu savais qu’il en avait un ?
— Oui, il était planqué à côté du lit, mais je n’y ai jamais touché, je n’aime pas cela, me dit-elle.
— Ben, moi non plus, surtout quand on le braque sur moi. C’est là que j’ai vraiment compris qu’il n’était pas bien dans sa tête.
— Et alors, où est-il maintenant, ce flingue ?
(à suivre...)

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