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jeudi 7 décembre 2017

René-la-Science (79)



J’appelai ensuite René, l’homme de toutes les situations, René-La-Science.
— René ? Comment vas-tu ? Demandé-je.
— Ah ! Fortunio. Je vais bien et toi ? As-tu des nouvelles de notre traîne-patins ?
— En fait, oui et pas trop bonnes. Il ne parle plus et il est en chaise roulante. Il part demain en réadaptation, ou rééducation, pour deux mois. Après, retour à la maison.
— Il va se retrouver seul chez lui ou quoi ?
— Magali m’a dit que c’est elle qui s’occupera de lui et elle veut remonter un cabinet de kiné dans la maison de Michel. Pour les détails, elle y réfléchit.
— Bon, écoute, je peux parler je suis seul. Pour le paquet, j’ai un acheteur, tu me crois ou non mais c’est vrai. Attention, je n’ai pas donné de détails mais j’ai une opportunité. C’est tout ce que je peux te dire ce soir, il faudra en reparler de vive voix. Mais quoiqu’il en soit, cela doit revenir à Michel, dans son état, Magali aura besoin de faire des travaux et patin couffin…
— Ok, on reparle de cela de vive voix, si tout va bien je serai de retour dimanche, mais d’ici-là je dois bosser, j’ai des engagements, dis-je.
— D’accord, me répond René. Autre chose : tu sais que je t’ai dit que je surveillais l’affreux Roger. Il me semble calme. Mais j’ai vu traîner une bagnole du côté de chez Michel et près du bois de Montieu, une Toyota bleue, cela m’intrigue un peu.
— Une Toyota bleue immatriculée 12 ? Dis-je.
— Oui, tu crois savoir qui c’est ? Demande René.
— Hélas non, mais dimanche j’ai vu une voiture bleue immatriculée dans l’Aveyron tourner autour de chez moi. Il m’a semblé que c’était une japonaise en effet.
— Ecoute, écoute, j’ai relevé le numéro de la plaque. Je n’ai personne qui puisse me tuyauter mais je vais pousser un peu plus loin mes investigations. Si cette voiture a tourné autour de chez toi puis autour de chez Michel, elle circule peut-être en ville. Je me renseigne. Excuse-moi, mais je crois qu’on s’est tout dit, on se rappelle si nécessaire. D’accord ?
— D’acc, d’acc, mon La-Science. Bises à toi et surtout à Colette.
— Je n’y manquerai pas. Adessias.
— Adessias mon René.
Et je raccroche. Je reconnaissais bien là René, toujours prêt à fouiner, à gratter et à trouver des solutions. Mais désintéressé aussi. Je savais qu’en faisant appel à lui je n’aurais pas affaire à un malandrin. Les choses avançaient. Je travaillai encore à fond jusqu’au samedi soir et rappelai René pour lui faire savoir que je serai au Blédard en milieu de matinée, dimanche. Je porterai une belle pintade authentiquement fermière, cadeau d’un client. Nous mangerons ensemble puis nous irons faire un tour dans l’après-midi pour parler de nos affaires.
(à suivre...)

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