J’appelai ensuite René,
l’homme de toutes les situations, René-La-Science.
— René ? Comment vas-tu ?
Demandé-je.
— Ah ! Fortunio. Je vais
bien et toi ? As-tu des nouvelles de notre traîne-patins ?
— En fait, oui et pas
trop bonnes. Il ne parle plus et il est en chaise roulante. Il part demain en
réadaptation, ou rééducation, pour deux mois. Après, retour à la maison.
— Il va se retrouver seul
chez lui ou quoi ?
— Magali m’a dit que
c’est elle qui s’occupera de lui et elle veut remonter un cabinet de kiné dans
la maison de Michel. Pour les détails, elle y réfléchit.
— Bon, écoute, je peux
parler je suis seul. Pour le paquet, j’ai un acheteur, tu me crois ou non mais
c’est vrai. Attention, je n’ai pas donné de détails mais j’ai une opportunité. C’est
tout ce que je peux te dire ce soir, il faudra en reparler de vive voix. Mais
quoiqu’il en soit, cela doit revenir à Michel, dans son état, Magali aura
besoin de faire des travaux et patin couffin…
— Ok, on reparle de cela
de vive voix, si tout va bien je serai de retour dimanche, mais d’ici-là je
dois bosser, j’ai des engagements, dis-je.
— D’accord, me répond
René. Autre chose : tu sais que je t’ai dit que je surveillais l’affreux Roger.
Il me semble calme. Mais j’ai vu traîner une bagnole du côté de chez Michel et
près du bois de Montieu, une Toyota bleue, cela m’intrigue un peu.
— Une Toyota bleue
immatriculée 12 ? Dis-je.
— Oui, tu crois savoir
qui c’est ? Demande René.
— Hélas non, mais
dimanche j’ai vu une voiture bleue immatriculée dans l’Aveyron tourner autour
de chez moi. Il m’a semblé que c’était une japonaise en effet.
— Ecoute, écoute, j’ai
relevé le numéro de la plaque. Je n’ai personne qui puisse me tuyauter mais je
vais pousser un peu plus loin mes investigations. Si cette voiture a tourné
autour de chez toi puis autour de chez Michel, elle circule peut-être en ville.
Je me renseigne. Excuse-moi, mais je crois qu’on s’est tout dit, on se rappelle
si nécessaire. D’accord ?
— D’acc, d’acc, mon
La-Science. Bises à toi et surtout à Colette.
— Je n’y manquerai pas.
Adessias.
— Adessias mon René.
Et je raccroche. Je reconnaissais
bien là René, toujours prêt à fouiner, à gratter et à trouver des solutions.
Mais désintéressé aussi. Je savais qu’en faisant appel à lui je n’aurais pas
affaire à un malandrin. Les choses avançaient. Je travaillai encore à fond
jusqu’au samedi soir et rappelai René pour lui faire savoir que je serai au
Blédard en milieu de matinée, dimanche. Je porterai une belle pintade authentiquement
fermière, cadeau d’un client. Nous mangerons ensemble puis nous irons faire un
tour dans l’après-midi pour parler de nos affaires.
(à suivre...)
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