Ce que René avait trouvé
était excellent. Il connaissait un gars qui était conseiller financier. En
fait, ce gars travaillait pour la Banque Forestière mais il était parti, après négociation,
suite à des opérations un peu douteuses. Il avait gardé de bons contacts dans
sa clientèle et s’était mis à son compte. Il aurait un client prêt à acheter de
l’or, même en bonne quantité. Il suffirait de se mettre d’accord sur un cours à
un moment donné, le client paierait dix pour cent en dessous de ce cours et
l’intermédiaire prendrait dix pour cent sur la transaction. Le paiement se
ferait pour partie en espèces, pour partie en bons anonymes et pour partie en
obligations. Evidemment, nous n’y connaissions pas grand-chose mais c’était une
possibilité et nous n’étions pas obligés de négocier la totalité des quelques soixante
kilos d’or que nous avions planqués. Pour ma part, je dis banco à René, avance
dans la négociation. Il faudra louer un coffre dans une banque, de préférence à
Toulouse ou à Rodez. Et on négociera par exemple quarante kilos vite fait bien
fait. Evidemment, on y perdra mais cet or risquerait de nous brûler les doigts.
Je proposai donc à René de recontacter ce conseiller. Il fallait toutefois
s’assurer qu’il n’y avait pas connivence entre lui et Fauchet. Et il faudrait
en outre savoir qui était son acheteur. Ou, si cela n’était pas possible, il
faudrait en tout cas
que l’acheteur ne nous
connût pas… enfin cela était bien compliqué. Nous nous mîmes néanmoins d’accord
pour que le fric revînt essentiellement pour l’entretien de Michel, soit
directement soit indirectement par l’intermédiaire de Magali. Nous nous
attribuâmes néanmoins une commission dans cette affaire sans statuer encore sur
le pourcentage que nous nous accorderons. En conclusion, René recontactera le
conseiller et organisera une rencontre avec lui le plus vite possible et moi j’irai
demain louer un coffre dans une banque d’une grande ville.
Comme il a déjà été dit,
les choses avançaient. Je passai la nuit dans la maison de Michel.
Le lundi, après avoir
loué un coffre dans une banque toulousaine (j’y ai déposé pour le moment une
vieille truelle soigneusement emballée dans un joli papier) j’allai voir Michel
dans son centre de réadaptation. J’eus un peu de mal à trouver, mais en arrivant, je trouvai Magali et sa belle-sœur
qui étaient avec lui. J’eus bien l’impression qu’il me reconnaissait, il
agitait un peu la main droite, je la pris dans ma main et je lui parlai, mais
il était difficile de dire ce qui se passait dans sa tête.
Magali me présenta sa belle-sœur.
C’était une femme charmante et elle proposa d’aller déjeuner tous les trois dans
un petit restaurant à proximité. Donc, après être resté encore un peu avec
Michel, nous partîmes à pied vers le village voisin. Chemin faisant, nous
parlâmes et Magali confirma son intention d’assurer la garde de Michel. Pour
assurer son autonomie, elle comptait se rendre l’après-midi même dans une
auto-école en vue de passer son permis sur une formation rapide. Elle comptait
revoir aussi Emeline, la veuve de Gaby, pour savoir comment assurer la tutelle
de Michel. Magali envisageait de faire faire des travaux dans la maison, mais cette
maison était toujours en indivision entre la mère et le fils. Et si Magali
mettait de l’argent dans cette maison, il n’était pas question pour elle
d’investir à fonds perdus. Il y avait donc pas mal de questions à régler et
Magali semblait avoir pris cette affaire à bras le corps avec l’aide de Simon
et Marie-Christine. Pour ma part, je fus sollicité pour faire une petite étude
et une évaluation des travaux qui seront nécessaires dans la maison, d’une part
pour les aménagements indispensables générés par la situation nouvelle de
Michel et d’autre part pour la création d’un cabinet de kiné. Rendez-vous fut
pris pour le lendemain mardi, Marie-Christine était en congé pour la semaine et
viendrait avec Magali.
(à suivre...)
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