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dimanche 27 mai 2018

Chronique de Serres et d’ailleurs III (35)

Auditrices et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. « Le poète a toujours raison, la femme est l’avenir de l’homme ». Ainsi parlait Sara Toussetra, buraliste et marchande de journaux, citant ainsi Jean Ferrat citant lui-même Aragon. Mais il semble un peu tard pour parler de l’avenir alors que le présent tombe sur la tête des hommes, non sans toutefois avoir crié gare !
En effet, maintenant qu’il y a un secrétariat d’Etat chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, cette égalité avance à grand pas tant et si bien que l’on commence à craindre que les hommes deviennent moins égaux que les femmes. Et un des progrès notoire de cette égalité est qu’auparavant les recruteurs embauchaient un homme incompétent de préférence à une femme compétente. Mais maintenant, et cela ne date pas d’hier, les femmes incompétentes ont le droit d’être embauchées préférentiellement à des hommes pourvus des compétences adéquates. Tant et si bien qu’un individu de sexe masculin et de nationalité autrichienne a fait condamner l’Etat autrichien pour discrimination sexiste. En effet, fonctionnaire au ministère des transports, on lui avait refusé une promotion pour lui préférer une femme qui, à compétences égales et avec une note très légèrement inférieure avait été privilégiée pendant tout le processus de recrutement uniquement parce qu’elle était de sexe féminin. Cet Etat a quand même été condamné à verser 317 368 Euros au plaignant au titre du manque à gagner et des dommages et intérêts. Tout ceci selon M, le magazine du journal Le Monde qui s’étonne de voir ainsi l’arroseur se faire arroser. Bien sûr, ce n’est pas à notre secrétaire d’Etat en charge de l’égalité entre les femmes et les hommes que cela arriverait, son intégrité est indubitable et on ne peut guère la soupçonner de parti-pris, cela serait du plus mauvais aloi.
Car il faut bien reconnaître que, si les rapports entre les hommes et les femmes sont des rapports de domination, les femmes au pouvoir, si menu soit ce dernier, n’ont jamais hésité à en user pour écraser d’autres humains, mâles ou femelles, pour autant que leur domination le leur permette. Car les abus de pouvoir ne sont pas le monopole des hommes, j’en ai fait l’amère expérience pour avoir été l’objet de l’acharnement de deux femmes fonctionnaires sans avoir jamais pu ni m’en défendre ni en comprendre les raisons. Mais il s’agissait bien d’une domination de classe contre laquelle le modeste paysan que j’étais ne pouvait que se battre en vain, je ne pouvais espérer aucune aide. Je n’ai connu la paix qu’au moment de la retraite de ces harpies qui, si elles l’avaient pu, m’auraient mis au mieux en dépression et au pire en faillite. Mais à l’époque il n’y avait point de hashtag du style « balancetacruella » et il fallait s’asseoir au bord de l’oued pour voir passer son ennemie. Bien sûr, on ne peut  pas mettre sur le même plan cette cruauté mentale avec les voies de fait sexuelles mais combien de paysans malheureux ont-ils été poussés au suicide par ce genre d’acharnement ? Toutefois il faut reconnaître que de nos jours ces despotes disposent de moyens encore plus puissants et plus raffinés. Tout ceci pour rappeler que les rapports de domination sont des rapports de force, de pouvoir et d’argent et c’est toujours sur le malheureux baudet que l’on criera haro.
On voit par-là que, selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

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