« Comme la vie passe
Aurons-nous le temps de
l’éternité ? »
I.
En
été, loin de la moiteur de la vallée de la Garonne le village de Bourgnazan
jouit encore d’une douce fraicheur. Chacun met à profit le léger vent frais avant
que le soleil de midi ne se réverbère sur la pierre blanche des façades. Les
fenêtres sont ouvertes côté rue et côté vallée.
Sur la
vaste place ombragée par des marronniers, dans l’ancienne école rachetée il y a
quelques années par Madame Latinian pour la transformer en chambres d’hôtes,
Pijm van Zwartkluut se promène en attendant sa femme et ses deux filles. Il est
néerlandais et parle fort bien le français. Depuis plusieurs années, il passe
deux à trois semaines en été avec sa famille dans le Sud de la France. Il ne
peut guère s’absenter plus longtemps car il gère un supermarché aux Pays-Bas.
Pijm
est satisfait, il vient d’avoir une intéressante conversation avec Madame Latinian
qui lui a parlé d’une belle demeure à vendre à une dizaine de kilomètres.
Depuis
qu’il passe ses vacances en France, il visite des maisons à vendre. Il n’a pas
vraiment l’intention d’acheter une maison de vacances, mais il éprouve du
plaisir à faire ce genre de visites. Il trouve sa part de rêve, les vendeurs
sont empressés envers des acheteurs potentiels, surtout étrangers. Pijm excelle
à donner l’impression qu’il est fortuné et qu’il a un vif intérêt pour les
maisons visitées. Il fait de nombreuses photos et, à son retour, il les montre
à ses amis à Schiedam.
*
Lisa
van Zwartkluut est une belle femme blonde et longiligne qui profite pleinement
de ses vacances au soleil pour peaufiner son bronzage. Luie et Tina, ses deux
filles de seize et quatorze ans, parfaitement coulées dans le moule maternel,
sont toujours dans son sillage.
Leur
loisir principal est de passer des journées entières à Luxignac, sur la plage
de sable fin et dans l’eau si agréable du lac. La nage, la lecture et le
bronzage, éventuellement une promenade dans les bois ou vers le causse en début
d’après-midi, et les journées passent ainsi agréablement entre femmes.
Pijm
goûte peu ces occupations. Il apprécie éventuellement de piquer une tête dans
l’eau du lac en fin d’après-midi, pas de
rester au bord de l’eau en plein soleil.
Il
attend ses trois femmes pour les conduire en voiture à Luxignac. Mais pour la
suite de la journée, il a une occupation, sa visite. Il n’a pas prévenu la
personne qui garde les lieux, mais il veut tenter sa chance. Et puis, quand il
n’y a personne, il est toujours possible de regarder à l’extérieur et de flâner
dans les alentours.
*
(à suivre...)
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