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jeudi 31 mai 2018

Le temps de l'éternité (5)



Après le salon, deux petites chambres se font vis-à-vis dans le couloir. Elles ne sont pas meublées non plus. Christian les fait visiter rapidement. Ensuite, ils arrivent dans la grande entrée qui, par un vestibule, donne dans le couloir et se prolonge en une sorte d’antichambre qui donne, elle aussi, au sud par une porte-fenêtre s’ouvrant sur la terrasse. Cette porte-fenêtre est surmontée d’une imposte à rayons garnie de carreaux colorés.

Christian accélère encore un peu le rythme et présente rapidement les autres chambres. Il arrive au bout du couloir et ouvre une porte extérieure doublée d’un volet. Il l’ouvre et fait voir que de cette porte on a la vue, à gauche sur les écuries et, à droite sur une gloriette à moitié masquée par les broussailles de la terrasse. Pijm s’attarde à regarder à l’extérieur et, comme Christian le presse de le suivre, il tire le volet et pousse la porte sans faire attention à les verrouiller. Christian est déjà reparti dans le couloir, en direction de l’office où une porte donne sur un escalier qui descend à la cave et une autre qui ouvre sur un escalier montant à l’étage de la tour puis dans le grenier.

-          Je n’ai pas le temps de vous faire visiter la cave, nous allons seulement voir les étages de la tour et le grenier au-dessus de la maison.
-          Je comprends, je comprends, opine Pijm.

L’escalier qui mène au premier étage de la tour est uniquement éclairé par une sorte de meurtrière dans la façade sud, au travers de laquelle un mince rayon de soleil fait jouer la poussière qui tournoie. A l’étage, ils arrivent dans une très grande pièce dont les murs sont garnis de rayonnages vides. Deux fenêtres se font vis-à-vis, l’une au nord et l’autre au sud .Elles peinent à éclairer la pièce. Au milieu, il y a encore quelques meubles, un grand bureau en bois, deux fauteuils droits et une table. Dans un coin, une porte qui donne sur le grenier de la maison.

-          Et voilà le grenier, dit Christian. C’est encore un peu encombré…
-          Bonne, bonne, dit Pijm stupéfait.

Le grenier fait toute la surface de la maison, hormis la tour. Une charpente originale permet de circuler librement et deux tabatières en toiture éclairent chichement cette caverne d’Ali-Baba, où l’on trouve un entassement hétéroclite d’objets, du matériel de camping, des meubles dépareillés, des cartons, des coffres, des matériaux…

-          Il y a encore un étage dans la tour, suivez moi si vous voulez bien, intime Christian à Pijm, qui est resté, médusé, à l’entrée du grenier.
-          Pardon, je viens, répond Pijm en suivant Christian qui se dirige vers une autre porte dans l’angle de la bibliothèque.
-          Attention, dit Christian en montant, certaines marches sont en mauvais état, mais l’escalier est solide.

Comme le précédent, il est éclairé par une meurtrière. Il débouche sur un palier avec trois portes. Christian ouvre la première et montre une chambre avec une fenêtre regardant au nord. Il montre ensuite une autre chambre avec une fenêtre au sud. Il ouvre ensuite la porte du milieu qui donne sur une chambre aveugle. Les trois chambres sont, relativement au reste, basses de plafond. Ce second étage de la tour a été aménagé en cloisons de briques plâtrées. Le plâtre est resté nu, donnant un aspect froid à l’ensemble.

-          Il y a une trappe sur le palier pour accéder au grenier de la tour, mais il faut une échelle. Ce n’est en fait pas très intéressant sauf que cela permet de voir l’état de la toiture, ajoute Christian.
-          Bonne, bonne, peut-être si je peux revenir…

Christian presse l’allure et invite Pijm à redescendre. Ils sortent de la maison, Christian ferme la porte de la cuisine à clé. A ce moment, Pijm se rappelle que la porte du bout du couloir n’a pas été verrouillée. Il veut en parler à Christian, mais se ravise aussitôt. Une idée, comme cela…

-          Vous pouvez me dire si je peux revenir prochainement. Je dois repartir en Hollande bientôt.
-          Je m’absente cet après-midi. Demain, c’est jeudi, je ne pourrai pas. Vendredi si vous voulez, répond Christian.
-          Bonne, bonne, je viens vendredi si c’est possible pour vous. A quelle heure acceptez-vous de me faire visiter ?
-          En début de matinée ou en début d’après-midi, comme cela vous convient.
-          Le début de matinée, quelle heure pour vous ?
-          A partir de huit heures, neuf heures au plus tard.
-          Je préfère alors le début d’après-midi, je peux venir avec ma femme et mes deux filles ?
-          Pas de problème, venez à deux heures. Si vous êtes quatre, je vous demande une chose, c’est de rester avec moi pour la visite et de ne pas vous éparpiller dans la maison.
-          Je comprends, Monsieur, merci.
-          Alors à vendredi deux heures ? Dit Christian lorsqu’ils sont de retour devant la maison de gardiens.
-          A vendredi deux heures, bon appétit Monsieur, répond Pijm.
(à suivre...)

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