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jeudi 10 mai 2018

Le temps de l'éternité (2)



Lisa et les filles descendent de la chambre en riant. Pijm leur sourit et brandit la clé de la voiture :

-          Nous sommes prêts, en route pour Luxignac-les-bains ! Dit-il avec entrain. A ce soir, Madame Latinian !
-          A ce soir, Monsieur Pijm, et bonne journée, répond Madame Latinian.

Toute la famille monte dans le break noir. Pijm démarre et prend la direction de Luxignac.

-          Veux-tu faire des courses en passant à Luxignac, Lisa ?
-          Oui, je vais acheter ce qu’il nous faut pour pique-niquer. Puis dépose-nous au lac. A quelle heure comptes-tu nous rejoindre ?
-          Dans l’après-midi, ne m’attendez pas pour manger mais achète ce qu’il faut pour nous quatre. Tu sais bien que je peux manger plus tard.
-          Ne te fatigue pas trop en tout cas…

Pijm se demande si Lisa ironise, il ne cherche pas à élucider cette question, trop content d’aller visiter cette demeure. Madame Latinian en parle presque comme d’un château. Il s’en réjouit d’avance.

Pour aller de Bourgnazan à Luxignac, la route part en ligne droite, bordée de champs de céréales, sur un vaste plateau. Après une quinzaine de kilomètres, elle descend vers Luxignac, gros bourg adossé aux premiers causses du Quercy.
Après un rapide tour à l’épicerie, Pijm et sa famille repartent en voiture vers le lac qui est agréablement lové dans une petite vallée bien exposée au soleil mais aussi ombragée par les bois voisins. Pijm dépose sa famille sur le parking et reprend la route vers Bourgnazan.

Sur le plateau, entre les champs de tournesol et les chaumes, Pijm est surpris de trouver cette route qui part discrètement sur la gauche et descend en pente douce avant d’entrer dans un bois. Il y a bien un panneau qui indique « La Furetière », mais il est à moitié effacé. Un peu plus loin, au sortir du bois, il arrive devant une petite maison qui semble surveiller un portail en pierre dont la grille est à moitié ouverte.

Pijm s’arrête devant cette maison que madame Latinian lui a décrite comme étant celle du gardien. Il s’arrête et va frapper à la porte d’entrée. Une jeune femme lui ouvre :

-          Monsieur ? demande-t-elle ?
-          Bonjour, je suis Pijm, dit ce dernier en exagérant un peu son accent. Je veux vous demander si c’est possible de visiter la maison qui est à vendre, on m’en a parlé à Bourgnazan.
-          Oui, c’est effectivement à vendre, avec cette maison aussi. Mais nous n’en sommes pas les propriétaires, nous occupons seulement cette maison qui est la maison des gardiens.
-          Mais vous pouvez peut-être faire visiter ? Demande Pijm.
-          C’est mon mari qui est chargé  de faire visiter la maison quand les propriétaires sont absents. Quand voudriez-vous venir visiter ?
-          C’est possible maintenant peut-être ?
-          Je ne sais pas, je vais appeler Christian, mon mari, il vous dira s’il a le temps maintenant.

Elle se retourne, mais à ce moment-là arrive Christian qui finit de boutonner sa chemise.

-          Tu as le temps de faire visiter la maison? Demande la jeune femme.
-          Il est déjà onze heures et demie, je viens de me changer, le temps de manger et je dois partir à une heure, répond Christian. Bonjour Monsieur.
-          Je suis Pijm, excusez-moi, je viens d’apprendre qu’il y a un château à vendre ici, je ne suis pas en France pour beaucoup de temps, excusez-moi mais si je peux visiter aujourd’hui, insiste Pijm.
-          Je peux vous proposer une visite rapide. Comme je l’ai dit, je dois partir à une heure et avant prendre le temps de manger un morceau. Si réellement vous êtes intéressé, vous reviendrez à un autre moment et vous verrez la maison plus dans le détail.
-          Merci beaucoup, Monsieur, comme cela je peux voir le château et me rendre compte.
-          Ici dans la région, les gens appellent la maison « le château », mais disons qu’il s’agit plutôt d’une grande maison. Moi, je dis comme les propriétaires : la maison.
-          Ah, bien, dit Pijm.
-          Alors allons-y à pied, dit Christian, je prends les clés et on y va.
-          Merci, merci, Monsieur, rajoute Pijm.
-          Tu restes là Thérèse ou tu nous accompagne ? Demande Christian.
(à suivre...)

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