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dimanche 23 décembre 2018

Chronique de Serres et d’ailleurs IV (15)


Auditrices et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. La semaine passée, je me suis appliqué à habiller chaudement pour l’hiver les journalistes sportifs et économiques ; je crois avoir compris qu’il est inutile d’en repasser une couche. Je changerai donc nettement de sujet et de ton car il y a encore de bonnes nouvelles en cette vallée de larmes. En effet, je vous recommandais en fin de chronique une visite à Marmande, au complexe commercial de Lolya, au Art Coffee Break, café artistique dont je déplorerais seulement le nom anglo-saxonnisé, but nobody’s perfect and some like it hot !
Cela déclaré en langue non vernaculaire, la bonne nouvelle est que vous pouvez, dans ce salon de thé-café, admirer une exposition de peintures de Magali Dubourg qui active ses pinceaux sur les bords de la Gupie, en Lot et Garonne.
Vous qui commencez à me bien connaître, vous n’êtes pas sans savoir ce que vous n’ignorez point, c’est à dire que je ne suis en rien un critique d’art et je me permettrai donc seulement de donner mon sentiment de simple flâneur devant ces toiles qui sont agréablement mises en valeur dans le cadre de cet établissement. Quelques toiles sont dans la salle en entrant, d’autres suivent la progression de l’escalier qui mène sur une tranquille mezzanine où l’on peut s’installer et goûter la vue de ces œuvres délicates.
En bas, au-dessus des tables, une toile avec des mauves qui laissent apparaître un coin de bleu vers lequel flottent de vaporeux flocons, comme une armée de gentilles médusettes blanches partant s’enivrer de la clarté supposée en arrière-plan. L’autre toile est une légère explosion d’orange tendre comme un soleil d’hiver qui voudrait réchauffer une branche nue prise par le givre : le premier tableau vous aspire vers des profondeurs et l’autre pousse son puissant éclat vers le spectateur.
En montant l’escalier, la vue sur les œuvres a moins de distance et j’ai été moins frappé par ces trois tableaux, le premier arborant un vert d’eau d’une teinte qui m’a charmé l’œil, le deuxième reprenant cet orange que j’avais déjà admiré et le troisième dépeint une branche sur un fond de bleu léger.
Puis c’est sur la mezzanine que je me suis plu à rester pour bien regarder. Ne connaissant pas le nom des tableaux, je me suis laissé porter, ou dériver, au gré de mon imagination. Le premier tableau, je l’appelai « flocons, branches et lumière », kaléidoscope de neige dans la lueur d’un jour d’hiver naissant. Le deuxième, « le sang de la fin des coquelicots » ou comment, dans la lumière sombre, les frêles fleurs explosent de sang mais perdurent.
Je me retournai et le suivant je le nommai « la nébuleuse du poète » ou comment la ouate astrale porte son espoir galactique dans l’obscurité qui s’incline, trouée par le rayonnement cosmique. Et le dernier, « les pavots sur la neige » où l’on voit toujours et encore des fleurs qui persistent et signent, qui sont bien là ainsi que des signaux dans la brume car Magali Dubourg sait peindre cette vapeur qui nous inquiète mais surtout les couleurs qui font émerger l’espoir à travers cette fumée impalpable. Quel plaisir de vie m’ont apporté ces belles peintures !
On voit par-là que Noël arrive, puissent la paix et la beauté nous réunir !


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