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jeudi 13 décembre 2018

Le temps de l'éternité (32)


Malgré une tabatière de toiture, on y voit mal. Il essaye de s’éclairer avec sa petite lampe. Cela n’est pas suffisant, il part à la recherche d’un éclairage plus puissant. Il remonte et cette fois il y voit clair. Il y a juste une malle en métal. Il jette d’abord un regard circulaire sur la toiture puis sur le plancher. L’ensemble paraissant en bon état, il se dirige vers la malle. Des toiles d’araignées s’accrochent dans ses cheveux mais il n’y fait pas attention, intrigué qu’il est par cette malle. Il essaye sans succès de l’ouvrir. Il la tire vers la trappe et accroche malencontreusement le bout de l’échelle. Il entend un glissement, l’échelle tombe avec fracas sur le palier. Le voilà coincé dans ce grenier, mécontent de son sort et de sa maladresse.
La malle en fer semble solide, il la saisit par une poignée et la fait glisser dans l’ouverture. Doucement, il la fait plonger puis la lâche. Elle atterrit, à moitié sur l’échelle et à moitié sur le sol. Cela lui fait donc un peu moins de hauteur. Il se glisse doucement dans l’ouverture en se maintenant avec les coudes. Il se laisse tomber sur la malle. L’atterrissage se fait un peu durement mais il est libéré. Il range l’échelle et ferme la trappe. Il essaye encore d’ouvrir la malle, le couvercle s’ouvre. Il trouve dans cette malle un bric-à-brac de serviettes, de papiers, d’instruments médicaux, de boites et de flacons. Il la referme et, la soulevant par les poignées latérales, il la porte jusque dans la bibliothèque où il l’inventorie un peu plus sérieusement. Les serviettes sont jaunies et sentent le renfermé. Les papiers semblent peu intéressants, plusieurs petits carnets avec des indications qui paraissent codées ou abrégées ainsi que des colonnes de chiffres. Il y a un nombre important de petits flacons de type pharmaceutique, les uns contenant des liquides et les autres des pilules et des gélules. Il y a un stéthoscope dont les tuyaux sont craquelés et tombent en morceaux, des bistouris, des sortes de cuillers, des haricots et d’autres instruments. Pijm entreprend de trier, il descend chercher des sacs en plastique et met dans un les tissus, dans un autre les flacons, dans un troisième les instruments en métal. Il laisse dans la malle les papiers. Il fouille un peu et tombe sur un ausweis au nom de Séraphin Verquier, apparemment un titre pour circuler dans la zone occupée. Ce nom lui rappelle quelque chose, il a dû le lire dans les notes de Boriais. Il met de côté quelques papiers, descend les sacs en plastique et la malle qu’il ouvre devant la cheminée où il brûle tout ce qu’il reste comme papiers. Il reprend les notes de Valmy Boriais où il constate qu’en effet un nommé Verquier avait été locataire de La Furetière de 39 à 42. Celui dont Boriais avait demandé la résiliation du bail en raison d’agissements douteux. Le reste n’a rien de passionnant mais il hésite, il le brûlera plus tard.
Cela le laisse rêveur car il a peine à croire que cette malle ait pu rester aussi longtemps dans ce grenier sans que personne ne s’en préoccupe. Ne serait-ce que lorsqu’il y a eu des interventions sur la toiture…
Il sort la malle et la nettoie à grande eau. Galipette arrive à ce moment-là et Pijm l’invite à entrer boire l’apéritif.
-          Milodiou, tu as trouvé une chouette cantine, y’avait pas un trésor dedans ?
-          Non, rien que des merdouilles. Des trucs médicaux, des papiers, des serviettes et des pilules. Je crois que c’est dans la maison depuis la guerre, enfin la dernière… A ce que je sais, il y avait eu un docteur qui avait loué La Furetière
-          Eh bé, ça m’étonne pas, Raymond lui habitait pas le château et il ne s’intéressait qu’à son exploitation. Edgar, lui, il entassait plutôt qu’il ne débarrassait. Mais fouineur comme il était, ça m’étonne quand même qu’il y ait pas fouillé dedans…enfin, j’en sais rien, il ne m’en a jamais parlé, tu sais, c’est tellement grand cette bicoque !
Quelques verres plus tard, Galipette rentre chez lui et Pijm se réchauffe rapidement un frichti. Puis il va se coucher, vers neuf heures, dans une des petites chambres qu’il a arrangée agréablement.
(à suivre...)

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