Malgré une tabatière de toiture, on y voit
mal. Il essaye de s’éclairer avec sa petite lampe. Cela n’est pas suffisant, il
part à la recherche d’un éclairage plus puissant. Il remonte et cette fois il y
voit clair. Il y a juste une malle en métal. Il jette d’abord un regard
circulaire sur la toiture puis sur le plancher. L’ensemble paraissant en bon
état, il se dirige vers la malle. Des toiles d’araignées s’accrochent dans ses
cheveux mais il n’y fait pas attention, intrigué qu’il est par cette malle. Il
essaye sans succès de l’ouvrir. Il la tire vers la trappe et accroche
malencontreusement le bout de l’échelle. Il entend un glissement, l’échelle tombe
avec fracas sur le palier. Le voilà coincé dans ce grenier, mécontent de son
sort et de sa maladresse.
La malle en fer semble solide, il la saisit
par une poignée et la fait glisser dans l’ouverture. Doucement, il la fait plonger
puis la lâche. Elle atterrit, à moitié sur l’échelle et à moitié sur le sol.
Cela lui fait donc un peu moins de hauteur. Il se glisse doucement dans
l’ouverture en se maintenant avec les coudes. Il se laisse tomber sur la malle.
L’atterrissage se fait un peu durement mais il est libéré. Il range l’échelle
et ferme la trappe. Il essaye encore d’ouvrir la malle, le couvercle s’ouvre.
Il trouve dans cette malle un bric-à-brac de serviettes, de papiers,
d’instruments médicaux, de boites et de flacons. Il la referme et, la soulevant
par les poignées latérales, il la porte jusque dans la bibliothèque où il l’inventorie
un peu plus sérieusement. Les serviettes sont jaunies et sentent le renfermé.
Les papiers semblent peu intéressants, plusieurs petits carnets avec des
indications qui paraissent codées ou abrégées ainsi que des colonnes de
chiffres. Il y a un nombre important de petits flacons de type pharmaceutique,
les uns contenant des liquides et les autres des pilules et des gélules. Il y a
un stéthoscope dont les tuyaux sont craquelés et tombent en morceaux, des
bistouris, des sortes de cuillers, des haricots et d’autres instruments. Pijm entreprend
de trier, il descend chercher des sacs en plastique et met dans un les tissus,
dans un autre les flacons, dans un troisième les instruments en métal. Il
laisse dans la malle les papiers. Il fouille un peu et tombe sur un ausweis au nom de Séraphin Verquier,
apparemment un titre pour circuler dans la zone occupée. Ce nom lui rappelle
quelque chose, il a dû le lire dans les notes de Boriais. Il met de côté quelques
papiers, descend les sacs en plastique et la malle qu’il ouvre devant la
cheminée où il brûle tout ce qu’il reste comme papiers. Il reprend les notes de
Valmy Boriais où il constate qu’en effet un nommé Verquier avait été locataire
de La Furetière de 39 à 42. Celui dont Boriais avait demandé la résiliation du
bail en raison d’agissements douteux. Le reste n’a rien de passionnant mais il
hésite, il le brûlera plus tard.
Cela le laisse rêveur car il a peine à croire
que cette malle ait pu rester aussi longtemps dans ce grenier sans que personne
ne s’en préoccupe. Ne serait-ce que lorsqu’il y a eu des interventions sur la
toiture…
Il sort la malle et la nettoie à grande eau.
Galipette arrive à ce moment-là et Pijm l’invite à entrer boire l’apéritif.
-
Milodiou,
tu as trouvé une chouette cantine, y’avait pas un trésor dedans ?
-
Non,
rien que des merdouilles. Des trucs médicaux, des papiers, des serviettes et
des pilules. Je crois que c’est dans la maison depuis la guerre, enfin la
dernière… A ce que je sais, il y avait eu un docteur qui avait loué La
Furetière
-
Eh bé,
ça m’étonne pas, Raymond lui habitait pas le château et il ne s’intéressait
qu’à son exploitation. Edgar, lui, il entassait plutôt qu’il ne débarrassait.
Mais fouineur comme il était, ça m’étonne quand même qu’il y ait pas fouillé
dedans…enfin, j’en sais rien, il ne m’en a jamais parlé, tu sais, c’est
tellement grand cette bicoque !
Quelques verres plus tard, Galipette rentre
chez lui et Pijm se réchauffe rapidement un frichti. Puis il va se coucher,
vers neuf heures, dans une des petites chambres qu’il a arrangée agréablement.
(à suivre...)
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