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jeudi 27 décembre 2018

Le temps de l'éternité (34)


Pijm quitte son ami, un peu rasséréné. La discussion avec Tomi n’a rien résolu mais parler lui a fait du bien, Tomi ne l’a pas pris pour un fou même s’il n’a pas l’air de trop prendre au sérieux ce qui le tracasse. Et cela le préoccupe toujours.

*

Deux semaines passent, Pijm est sorti avec Tomi et Dédé, ils se sont bien amusés et sont rentrés aux petites heures. Pijm a bien fait l’une ou l’autre touche, une donzelle lui a laissé son téléphone, une autre a accepté de prendre le sien. Il a un rendez-vous avec cette dernière dans quelques jours. Cependant, il n’a pas la tête à cela et c’est toujours le désir de savoir - mais de savoir quoi ? – qui le tenaille.
Un lundi matin, le temps est gris, il commence à tomber un crachin et c’est vraiment un temps à rester au chaud, sinon à l’abri. Il va un peu dans le grenier mais cela le rebute un peu, il lui semble qu’il a déjà tout passé au crible même s’il se rend bien compte qu’il n’a encore fouillé et dégagé que les premières couches de vieilleries. Et comme il fait un peu froid dans ce grenier, il décide d’aller examiner la cave dans l’après-midi.
Après avoir mangé, il descend donc dans la cave. Une fois sur place, il estime que la faible lumière est insuffisante. Il installe une rallonge et un puissant éclairage. Il essaye d’ouvrir la porte vers la courette extérieure mais elle résiste encore. Il monte chercher un pied-de-biche et un pal fer et il arrive enfin à dégager la porte, ce qui permet de faire entrer de l’air frais car il y a toujours cette odeur écœurante qui semble suinter du mur de la cave. Il examine le bazar ambiant, de vieilles étagères métalliques couvertes de planches à moitié pourries, des barriques défoncées, quelques poutres à la surface grumeleuse, un arrosoir en fer galvanisé… il y a du nettoyage à faire. Il revient vers la porte car c’est de là que vient l’odeur. Il se met devant le renfoncement, cette sorte de placard avec le beau linteau en pierre. En regardant bien, il semble que c’est un passage qui a été bouché. Intrigué, il commence à défaire l’enduit grossier qui couvre des pierres mal assemblées. En quelques coups de pied-de-biche, il dégage assez facilement une dizaine de moellons et l’odeur âcre devient encore plus prenante. C’est de là qu’elle provient, il n’en doute pas. Il continue à dégager des pierres, derrière il y a de la terre noire et grasse, humide et puante. Encore quelques pierres, il est environ à mi-hauteur de la porte. Il va chercher une pelle pour dégager cette terre. Il plonge la pelle dans cette terre meuble et la met en tas sur le côté. Après en avoir sorti une bonne quantité, il recommence à démonter la pierre jusqu’au niveau du sol puis continue à sortir de la terre. En avançant dans cette terre, au bout d’un mètre, le haut se dégage, Pijm approche la lampe, un couloir se dessine vaguement. Il sort encore de la terre, dégageant un passage possible. Il s’avance doucement dans le passage, l’odeur l’écœure de plus en plus. Il remonte une fois de plus pour aller chercher une torche électrique et, une fois revenu, il entre à nouveau et arrive en effet dans un couloir souterrain, le plafond voûté est en pierre. Il fait une dizaine de mètres mais un amas de remblai lui barre la route, il semble que cela soit un effondrement. Pijm hésite. S’il veut avancer plus, il faut sortir la terre puante pour pouvoir passer une brouette afin d’évacuer les gravats. Il est déjà plus de cinq heures, le courage lui manque.
(à suivre...)

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