Pijm quitte son ami, un peu rasséréné. La
discussion avec Tomi n’a rien résolu mais parler lui a fait du bien, Tomi ne
l’a pas pris pour un fou même s’il n’a pas l’air de trop prendre au sérieux ce
qui le tracasse. Et cela le préoccupe toujours.
*
Deux semaines passent, Pijm est sorti avec Tomi
et Dédé, ils se sont bien amusés et sont rentrés aux petites heures. Pijm a
bien fait l’une ou l’autre touche, une donzelle lui a laissé son téléphone, une
autre a accepté de prendre le sien. Il a un rendez-vous avec cette dernière
dans quelques jours. Cependant, il n’a pas la tête à cela et c’est toujours le
désir de savoir - mais de savoir quoi ? – qui le tenaille.
Un lundi matin, le temps est gris, il
commence à tomber un crachin et c’est vraiment un temps à rester au chaud,
sinon à l’abri. Il va un peu dans le grenier mais cela le rebute un peu, il lui
semble qu’il a déjà tout passé au crible même s’il se rend bien compte qu’il
n’a encore fouillé et dégagé que les premières couches de vieilleries. Et comme
il fait un peu froid dans ce grenier, il décide d’aller examiner la cave dans
l’après-midi.
Après avoir mangé, il descend donc dans la
cave. Une fois sur place, il estime que la faible lumière est insuffisante. Il
installe une rallonge et un puissant éclairage. Il essaye d’ouvrir la porte
vers la courette extérieure mais elle résiste encore. Il monte chercher un
pied-de-biche et un pal fer et il arrive enfin à dégager la porte, ce qui
permet de faire entrer de l’air frais car il y a toujours cette odeur écœurante
qui semble suinter du mur de la cave. Il examine le bazar ambiant, de vieilles
étagères métalliques couvertes de planches à moitié pourries, des barriques
défoncées, quelques poutres à la surface grumeleuse, un arrosoir en fer
galvanisé… il y a du nettoyage à faire. Il revient vers la porte car c’est de
là que vient l’odeur. Il se met devant le renfoncement, cette sorte de placard
avec le beau linteau en pierre. En regardant bien, il semble que c’est un
passage qui a été bouché. Intrigué, il commence à défaire l’enduit grossier qui
couvre des pierres mal assemblées. En quelques coups de pied-de-biche, il
dégage assez facilement une dizaine de moellons et l’odeur âcre devient encore
plus prenante. C’est de là qu’elle provient, il n’en doute pas. Il continue à
dégager des pierres, derrière il y a de la terre noire et grasse, humide et
puante. Encore quelques pierres, il est environ à mi-hauteur de la porte. Il va
chercher une pelle pour dégager cette terre. Il plonge la pelle dans cette
terre meuble et la met en tas sur le côté. Après en avoir sorti une bonne
quantité, il recommence à démonter la pierre jusqu’au niveau du sol puis
continue à sortir de la terre. En avançant dans cette terre, au bout d’un
mètre, le haut se dégage, Pijm approche la lampe, un couloir se dessine
vaguement. Il sort encore de la terre, dégageant un passage possible. Il
s’avance doucement dans le passage, l’odeur l’écœure de plus en plus. Il
remonte une fois de plus pour aller chercher une torche électrique et, une fois
revenu, il entre à nouveau et arrive en effet dans un couloir souterrain, le
plafond voûté est en pierre. Il fait une dizaine de mètres mais un amas de
remblai lui barre la route, il semble que cela soit un effondrement. Pijm
hésite. S’il veut avancer plus, il faut sortir la terre puante pour pouvoir
passer une brouette afin d’évacuer les gravats. Il est déjà plus de cinq
heures, le courage lui manque.
(à suivre...)
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