Le premier janvier,
lendemain de la veille, continuation du même jour et vice-versa, il se réveille
à onze heures passées, la bonne heure pour prendre un petit déjeuner en
attendant le concert du nouvel-an à Vienne. Sur France Musique, bien sûr, la
télévision ne s’étant pas encore emparée de ce délicieux moment.
L’après-midi se passe,
mollo mollo, de quoi digérer la fiesta de la veille et d’atterrir un peu,
retrouver ses marques dans la maison et cela sans se presser, au tout petit
trot.
Dix-huit heures passées,
le téléphone sonne, c’est encore Mario. Il a de beaux restes, en quelque sorte,
et se propose de débarquer chez Albert avec un gigantesque plateau de fromages
et une miche de pain. Albert a la cargaison de juliénas ad hoc et rendez-vous
est pris pour incessamment sous peu, le temps de laisser arriver Mario.
Dans le cadre de leur
virile amitié, les deux gars se paient un intéressant casse-croûte et prennent
encore date pour le lendemain soir pour débarquer avec foie gras et autres
délicatesses chez la sœur d’Albert, le tout se faisant en avertissant
l’intéressée et son homme au dernier moment. Pour la fête, d’après Mario, il
n’y a pas mieux que l’effet de surprise.
Toutes les bonnes choses
ayant une fin, Albert reprend peu à peu pied. Il avait des contacts à prendre
pour des chantiers et le samedi arrive bientôt. Il a engrangé quelques petits
chantiers à démarrer la semaine suivante. Question boulot, tout va bien mais il
lui reste le vague à l’âme, le souvenir poignant de son amour perdu le prend au
cœur, comme un coup de poignard.
Et voilà que, sans crier
gare, vient le dimanche, un jour où d’ordinaire rien ne se passe. Pourtant il va
se passer quelque chose, et c’est encore et toujours le téléphone qui sonne.
-
Bonjour, dit une voix féminine, c’est
Christelle. J’avais dit que je t’appellerais…
Il va lui demander de
quelle Christelle il s’agit mais se ravise.
-
Vous devez faire erreur, mademoiselle, je
ne connais pas de Christelle…
-
Je n’insiste pas mais si tu as quelque
chose quelque part dans la tête ou ailleurs, tu seras demain soir à 18 heures à
L’As de Pique. Tu connais ce bar à Agen ?
-
Oui, c’est vers Jasmin, je crois…
-
Donc demain soir 18 heures, pour l’apéro.
On verra pour après. A demain.
Elle a raccroché et
Albert est perplexe. Cette Christelle, bien sûr, c’est cette nana avec laquelle
il a dansé l’autre soir, ça lui revient. Du coup, il lui remonte l’impression
d’avoir, comme elle le dit, quelque chose quelque part. Il ira demain dans ce
bistro, comment s’appelle-t-il encore ? Ah oui, l’As de Pique !
*
(à suivre...)
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