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dimanche 22 septembre 2019

Chronique de Serres et d’ailleurs V (3)


Auditrices et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. Vous qui commencez gentiment à me connaître, vous serez tout de même assez étonnés si je vous raconte une de mes dernières péripéties. Je vous rappellerai simplement que, dans ma chronique du 4 mai de cette année, je me gaussais ouvertement d’une surprenante initiative du président du Conseil Départemental de Lot-et-Garonne. Depuis cette date, il faut le dire, la présidence a changé de mains et c’est une présidente qui a pris les manettes en poursuivant le projet lancé par son prédécesseur et mentor. De quel projet s’agit-il donc, fieffé chroniqueur ?
Il s’agit de la création d’un conseil consultatif citoyen qui sera composé de 50 membres dont 42 désignés par le sort sur des listes cantonales de candidats volontaires, soit deux candidats pour chacun des 21 cantons du département, et encadrés par 8 conseillers départementaux. Tout cela dans le respect de la plus stricte parité. Pour faire bonne mesure, ces tirés au sort sont assortis de 4 remplaçants chacun qui seront, selon l’ordre de tirage, appelés à remplacer leur titulaire en cas de démission ou de décès. Le tirage au sort a eu lieu le 10 septembre de cette année dans chaque canton du département. Mais alors, maintenant que les élus sont tirés ou que les tirés sont élus, pourquoi donc revenir sur le sujet ?
Je me permets de vous citer quelques extraits de ma chronique du 4 mai pour que vous compreniez la suite : « Il s’agit, entre autres, d’instaurer un Conseil consultatif citoyen composé de 50 membres. Passons les détails, à bien lire on peut comprendre que, pour les élus départementaux, l’initiative citoyenne n’est acceptable que si elle est instaurée et encadrée par les élus. Et c’est bien là que le bât blesse chez les âmes républicaines. Qui de nous a déjà essayé seulement de s’adresser par écrit aux élus de tous niveaux ? Moi, j’ai osé et je peux vous dire que, pour une vingtaine de courriers en vingt ans, je n’ai reçu que quatre ou cinq réponses, généralement sous forme de fin de non-recevoir. (…) Mais, je n’insisterai pas sur cette anecdote personnelle sinon pour dire que des élus qui se moquent bien de ce que vous leur écrivez et qui vous organisent un département d’initiative citoyenne ne sont pas près d’écouter ce qu’on leur dira. Ils vont créer encore un échelon de plus, les dépenses y afférentes, et tout cela pour mieux enterrer ce que pourraient avoir à dire les citoyens lambda. Oh si, on fera des réunions, un compte-rendu dans les journaux, on s’extasiera sur les si bonnes idées proposées, on s’entre congratulera et pendant ce temps-là, les vaches seront bien gardées. »
Voilà ce qu’alors je disais mais comme je craignais, tant à la réflexion qu’au vu de la mise en place du projet, de devoir en rajouter, je vis que, pour pouvoir valablement parler de la chose, il fallait que je présente ma candidature et c’est ce que je fis. Nous étions dans le canton 27 candidats, 13 femmes et 14 hommes. Le tirage au sort me favorisa car ma candidature ne fut pas retenue, ni comme titulaire, ni comme remplaçant. Je dis bien que le sort me favorisa car j’étais, à mon avis, le seul candidat à vouloir ne pas être élu. Ainsi, je ne suis nullement obligé de participer à ce parlement croupion et je garde toute ma liberté de dire ce que j’en pense, moi qui ai couru le risque de participer à ce que je considère comme une mascarade.
On voit par-là qu’on en entendra encore de vertes et de pas mûres.

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