Auditrices et auditeurs
qui m’écoutez, bonjour. Vous qui commencez gentiment à me connaître, vous serez
tout de même assez étonnés si je vous raconte une de mes dernières péripéties.
Je vous rappellerai simplement que, dans ma chronique du 4 mai de cette année,
je me gaussais ouvertement d’une surprenante initiative du président du Conseil
Départemental de Lot-et-Garonne. Depuis cette date, il faut le dire, la
présidence a changé de mains et c’est une présidente qui a pris les manettes en
poursuivant le projet lancé par son prédécesseur et mentor. De quel projet
s’agit-il donc, fieffé chroniqueur ?
Il s’agit de la création
d’un conseil consultatif citoyen qui sera composé de 50 membres dont 42
désignés par le sort sur des listes cantonales de candidats volontaires, soit
deux candidats pour chacun des 21 cantons du département, et encadrés par 8
conseillers départementaux. Tout cela dans le respect de la plus stricte
parité. Pour faire bonne mesure, ces tirés au sort sont assortis de 4
remplaçants chacun qui seront, selon l’ordre de tirage, appelés à remplacer
leur titulaire en cas de démission ou de décès. Le tirage au sort a eu lieu le
10 septembre de cette année dans chaque canton du département. Mais alors,
maintenant que les élus sont tirés ou que les tirés sont élus, pourquoi donc
revenir sur le sujet ?
Je me permets de vous
citer quelques extraits de ma chronique du 4 mai pour que vous compreniez la
suite : « Il s’agit, entre
autres, d’instaurer un Conseil consultatif citoyen composé de 50 membres.
Passons les détails, à bien lire on peut comprendre que, pour les élus
départementaux, l’initiative citoyenne n’est acceptable que si elle est
instaurée et encadrée par les élus. Et c’est bien là que le bât blesse chez les
âmes républicaines. Qui de nous a déjà essayé seulement de s’adresser par écrit
aux élus de tous niveaux ? Moi, j’ai osé et je peux vous dire que, pour
une vingtaine de courriers en vingt ans, je n’ai reçu que quatre ou cinq
réponses, généralement sous forme de fin de non-recevoir. (…) Mais, je
n’insisterai pas sur cette anecdote personnelle sinon pour dire que des élus
qui se moquent bien de ce que vous leur écrivez et qui vous organisent un
département d’initiative citoyenne ne sont pas près d’écouter ce qu’on leur
dira. Ils vont créer encore un échelon de plus, les dépenses y afférentes, et
tout cela pour mieux enterrer ce que pourraient avoir à dire les citoyens
lambda. Oh si, on fera des réunions, un compte-rendu dans les journaux, on
s’extasiera sur les si bonnes idées proposées, on s’entre congratulera et
pendant ce temps-là, les vaches seront bien gardées. »
Voilà ce qu’alors je
disais mais comme je craignais, tant à la réflexion qu’au vu de la mise en
place du projet, de devoir en rajouter, je vis que, pour pouvoir valablement parler
de la chose, il fallait que je présente ma candidature et c’est ce que je fis.
Nous étions dans le canton 27 candidats, 13 femmes et 14 hommes. Le tirage au
sort me favorisa car ma candidature ne fut pas retenue, ni comme titulaire, ni
comme remplaçant. Je dis bien que le sort me favorisa car j’étais, à mon avis,
le seul candidat à vouloir ne pas être élu. Ainsi, je ne suis nullement obligé
de participer à ce parlement croupion et je garde toute ma liberté de dire ce
que j’en pense, moi qui ai couru le risque de participer à ce que je considère
comme une mascarade.
On voit par-là qu’on en
entendra encore de vertes et de pas mûres.
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