Auditrices
et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. Noël vient de passer après une débauche de
promotions commerciales et le Nouvel-An arrive avec ses vœux dégoulinants de
bons sentiments, de champagne et de gras foie.
Tout a
commencé avec Halloween qui, sur un substrat religieux celtico-machinchose,
nous est revenue des États-Unis comme bien des néo traditions commerciales et
basées sur la sottise des consommateurs. Il serait plus judicieux de s’occuper
des vivants qui souffrent de par le monde que de jouer à se faire peur avec des
morts qui ne demandent qu’à rester tranquilles.
Vint ensuite
le black Friday où tout un tas de commerçants vous font des rabais sur tout ce
dont vous n’avez nul besoin : j’en ai fait l’expérience, je suis allé
regarder certains produits que j’achète régulièrement et ces produits-là ne
sont, par un étonnant hasard, justement pas en promotion. Mais tout ce qui
m’est totalement inutile est tout à coup bradé à moins quarante, moins
cinquante pour cent. Donc, mon seul réflexe a été de ne plus lire aucune de ces
publicités racoleuses.
Un peu plus
modeste, vint ensuite Saint-Nicolas, patron des écoliers qui s’est fait
dépouiller de sa houppelande par un véreux financier. Mais c’est bien fait pour
lui, il n’avait qu’à pas aller en Amérique où l’expression financier véreux est
un pléonasme. Donc, Saint-Nicolas qui portait des jouets aux enfants des
régions nordiques ou septentrionales, a perdu beaucoup de sa superbe et ne raccommode
plus les petits enfants qui s’en vont glaner dans les champs car il n’y a plus
de champs à glaner, on y a installé des supermarkets,
des drive, des zones commerciales et
on a massacrés pour cela les meilleures terres agricoles de notre pays, on y a créé
des zones labyrinthiques qui dans vingt ans seront peut-être des friches
industrielles irrécupérables. Ah, pauvre Saint-Nicolas !
Et arrive
ensuite le père noël – et vous remarquerez que j’écris ces mots sans
majuscules, ce qui ne fait pas ciller mon traitement de texte – qui fait les
poches des crédules consommateurs sans que ceux-ci se remémorent que la fête
dite de noël rappelle que naquit, il y a environ deux-mille années, un petit
enfant qui, devenu grand, chassa les marchands du temple. Je suppose que, s’il
les a chassés par la porte, ils sont revenus par les fenêtres et en masse, de
surcroît ! Mais tant qu’ils auront des acheteurs, ils reviendront comme
des sauterelles sur les récoltes, ne laissant rien sur leur passage.
Et, pour
couronner le tout, voici la nuit de la Saint-Sylvestre et son réveillon, foie
gras, caviar et champagne, crises de foie, gueules de bois et constipations au
chocolat. Et surtout, les vœux, bonne année, bonne santé, surtout la
santé ! Car pour le reste, y’a pas d’assurance ni d’hosto. Nous aurons
droit aux vœux tout le long d’un interminable mois de janvier, le président,
ses acolytes frénétiques, les députés, les présidents de toutes farines, les
sénateurs, les maires et quelques autres ratons-laveurs.
On voit
par-là qu’on va encore picoler ferme dans les chaumières.
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