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jeudi 13 février 2020

Appelez-moi Fortunio (53)


-          Franchement, je veux bien en parler, de ces curiosités mais je ne vois pas ce que cela va nous apporter…
-          On n’a que cela à faire jusqu’à ce soir, mis à part bouffer. Alors, autant que cela soit intéressant.
-          Bien mais je ne sais pas grand-chose, c’est le fameux Sammy Dépolat qui a créé tout ça. Ah, oui, sauf une caisse, bien fermée, qui contient les instruments de torture des miliciens. Je ne sais pas pourquoi mon père a gardé cela…
-          Quoi ? Tu dis qu’il a gardé des horreurs pareilles ? Mais il faut se débarrasser de tout cela… !
-          Ah oui ? Et je te balance tout cela dans le premier bourrier venu ? Il y en aurait encore qui feraient de la récupération. Non merci !
-          D’accord mais il doit bien y avoir de contacter les musées. Je ne dis pas que cela va les intéresser mais ils te diront quoi faire. Surtout, tu me fous tout ça en l’air rapidement…
-          Pourquoi, tu crois que ça va faire venir des fantômes ?
-          Je n’en sais rien mais ne garde pas cela chez toi, c’est tout ce que je peux dire ! Bon, changeons de sujet, parle-moi du reste, c’est un vrai bric à brac !
-          Oui, il en vient de tous les points du globe mais c’est un peu pareil, le gars, en tant que collectionneur, il avait un esprit un peu… comment dire ?
-          Pervers ?
-          Peut-être pas à ce point-là…
-          Morbide ?
-          C’est le mot que je cherchais. Mais il y a un ou deux truc assez surprenants comme, par exemple, une javeline, un tout petit javelot qui est dans un coffret vitré…
-          Je l’ai vu, c’est un travail très délicat…
-          Surtout ne pas ouvrir car si on fait partir la javeline, elle ne peut plus s’arrêter car elle a un but dont elle ne peut s’approcher qu’en réduisant de moitié chaque fois son retard sur le but en question. Ce qui veut dire qu’elle ne le rattrapera jamais et que celui qui la lancera la jettera dans l’infini !
-          Bizarre, en effet, j’en avais entendu parler, c’est un de ces objets qui ont été abandonnés par un étrange personnage qui a, lui aussi disparu dans un petit village tout aussi mystérieux, si je me souviens bien.
-          C’est bien cela, en effet. Et il y a un autre objet sous coffret, lui aussi, une semperfixine. Une sorte de vis qui, dès qu’on l’a fixée quelque part dans l’espace, ne peut plus être retirée. Il y en aurait ainsi une dans un petit chemin de montagne. Celui qui la détenait a eu le malheur de la tourner  par mégarde. Cette grosse vis métallique au milieu de l’espace devenait un danger pour les passants et le gars n’a eu d’autre solution que de mettre une carcasse de tracteur à cet endroit et de détourner le chemin de deux mètres.
-          Bien ! Il y a aussi de jolies choses : des bagues, des colliers, des camées…
-          Je ne connais pas toutes les histoires de tous ces bibelots mais il y a des documents dans la bibliothèque. Il suffit de chercher, tu trouveras aussi un cahier relié avec une nomenclature des principales pièces…
-          Et maintenant que tu en es propriétaire, tu fais quoi de tout ça ?
-          Bonne question, inspecteur gadget ! Je n’ai pas la réponse…
Le temps a passé et il est plus de midi. Ils se mettent à préparer un repas, toujours dans le style local, pizza et salade. Puis, au moment du café, Albert reprend :
(à suivre...)

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