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dimanche 2 février 2020

Chronique de Serres et d’ailleurs V (21)



Auditrices et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. Ce samedi 18 janvier, Nadau était à Moncrabeau. Nadau à Moncrabeau, toute une histoire ! Pour ceux qui ne connaissent pas Nadau, je vais tenter de résumer : en 1973, avec deux autres musiciens, il crée le groupe « Los de Nadau » devenu plus tard Nadau tout court. Depuis, ils n’ont pas cessé de chanter et de jouer à l’accordéon, la guitare électrique, le violon et la cornemuse. De chanter dans la langue des paysans de Gascogne et du Béarn en la faisant vivre. Mais chaque concert prévoit toujours, avant toute chanson, la présentation racontée en français avec des histoires où se mêlent l’humour, l’amour, le rêve et la légende. Car c’est un poète qui fait de la musique et c’est un musicien qui fait de la poésie. Toujours simple sur scène, on a l’impression d’être à sa table, chez lui, et qu’il vous reçoit modestement mais avec la fierté de celui qui dit « être du pays de ceux qui nous ont aimés ».

Nadau a un site qui vous en dira plus, bien sûr, mais pour trouver toute l’énergie et tout le cœur des chansons, il n’y a que le spectacle vivant et Nadau reste jeune, c’est pour cela qu’il faut se hâter d’aller le voir. Il a fait le Zénith, l’Olympia, mais il sait très souvent se produire au plus près du public local, dans de petites salles ou dans un hippodrome. Quel que soit le lieu, il vous fera frémir et vous enchantera avec, par exemple, son Encantada, je l’appelle l’Enchantée : «  Moi, jamais je n’avais voulu, Jamais prier homme ni Dieu, Maintenant j’ai plié le genou, Dans l’église, la tête baissée, Pour mendier ce que je veux : Respirer à côté d’elle. »

Nadau, c’est la voix si présente et si douce, mezzo par moment, cette voix des montagnards, cette voix qui traverse les vallées et fait se rencontrer les montagnes. Nadau, «  c’est la cornemuse landaise qui s’engueule avec la guitare électrique, le chant traditionnel qui se frite et qui se frotte avec la musique ». Et c’est aussi un humour simple qui sent bon l’air des montagnes et le casse-croûte au bord de l’eau. Avec son sourire réservé et son regard généreux, il porte le béret sans ostentation, bien posé sur la tête.

Nadau à Moncrabeau ! Tout un symbole, un raconteur d’histoires admirable au pays des menteurs. Mais si Moncrabeau se dit être le pays des menteurs, ce n’est pas de mensonges qu’il est question mais de menteries si belles qu’à côté d’elles, la vérité parait bien pâle. Car ce n’est pas tout de mentir, encore faut-il savoir le faire en vérité. Et le roi des menteurs de Moncrabeau se doit de parer si bien le mensonge des plumes ocellées du paon qu’il en devient vérité vraie et pure. Tant et si bien que tous les autres sont condamnés à ne plus user que de fades et tristes vérités.

Voilà donc que Nadau, des bords de la Pique est venu trouver la vallée de la Baïse car toutes les eaux des hautes Pyrénées convergent vers la Garonne. Alors, pour terminer, je vous raconte ce que me disait Esquieu dans les années 60 : « Pierril, il te faut prononcer le r comme nous. Et pour cela, tu répéteras régulièrement Les occitans roule toutes les pierres des Pyrénées ».
On voit par-là que la liberté, c’est le chemin : Viens Pierrot, on va marcher, on va marcher, Haut, Peiròt, vam caminar, vam caminar

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