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dimanche 23 février 2020

Chronique de Serres et d’ailleurs V (24)


Auditrices et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. La galette des rois est un mets qui fait toujours envie aux plus puissants. Comme aurait pu le dire Gaston Leroux, la monarchie n’a rien perdu de son charme ni la couronne de son éclat, tout au moins pour ceux qui en rêvent, nos politichinelles par exemple.

D’après le site d’information (si on peut dire !) Yahoo qui relaie le journal Gala, l’Elysée et sa première dame ont décidé de créer une nouvelle tradition : fêter l’Epiphanie à l’Elysée. Soit dit en passant, on voit proliférer les nouvelles traditions, ce qui n’est pas peu surprenant. J’avais toujours imaginé que les traditions remontaient, sinon à la plus haute antiquité, tout au moins à quelques dix années par exemple. Mais c’est là un modèle de ces oxymorons dont les journalistes modernes ont le secret et je ne doute pas qu’une telle expression devienne… traditionnelle.

On aurait tort de voir une allégorie dans cette petite fiesta élyséenne et de voir en le président et sa première dame un saint-joseph et une vierge, en les rois mages les syndicats grévistes, des bergers en gilets jaunes et en Hérode un ministre de la police massacrant les saint innocents. Que nenni ! Les rois mages sont déjà passés et avaient déjà versé leur écot pour la campagne électorale. Quant aux bergers, rien avoir avec un Laurent éponyme, ils sont en arrêt de travail pour invalidité ou autre, laissant les moutons électeurs voter à vau l’eau.

Mais revenons à notre fête religieuse étonnamment récupérée par notre république laïque car il faut bien dire que, si la galette fête le retour de la lumière, l’épiphanie est la manifestation de la divinité et l’Epiphanie chrétienne rappelle la présentation de Jésus aux rois mages. Disons que les rois mages d’Edf ont fêté la lumière par des coupures de courant, que le président s’y connait en grosse galette pour avoir fréquenté de près les rois de la finance et que la manifestation de la divinité attendra, jupin courant déjà en culottes courtes.

Il m’était difficile de joindre la photo du journal relatant cet évènement mais je peux vous la décrire car on peut y voir tout un symbole : la première dame est devant une galette dont le diamètre est de 120 centimètres, elle en a déjà découpé une belle part qu’elle tient d’une seule main. A sa gauche, la ministre du travail, prête à prendre sa part du gâteau, puis le président avec un sourire benêt de petit angelot mais qui se frotte les mains à l’idée de, lui aussi, se goinfrer. A sa droite, un gonzier en costar que je ne connais pas mais que j’ai tout de suite identifié, avec son sourire hilare, comme le sosie de Robert Dalban dans « Les Tontons Flingueurs ». Et la scène, avec tout ce monde qui se marre, me fait penser qu’il vient de dire en voyant la première dame brandir son quartier de galette : « Faut r’connaître que c’est une portion d’homme, ça ! »

On voit par-là que nos tontons flingueurs sont prêts à partager la galette mais faut pas exagérer.


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