-
En bas du pigeonnier de droite, avec la
cuve à mazout. Pourquoi ?
-
Juste une question car qui dit chauffage
central dit chaudière, en général. Bon, je n’en sais toujours pas beaucoup
plus. Et ici, au rez-de-chaussée, tout est là, il n’y qu’à regarder, je suppose.
-
Ben oui, qu’est-ce que tu veux que je te
dise de mieux ?
-
Et dans cette baraque, y’a pas de
cachettes ?
-
Bof, oui et non, j’avais une petite
cachette dans le bas de mon placard mais rien d’extraordinaire…
-
Si je comprends bien, tu n’as pas beaucoup
vécu dans cette maison ?
-
Quand j’étais ici, j’avais ma mob, j’étais
souvent chez les copains au village.
-
Vous vous voyez encore ?
-
Alors là ! Avec ce qui m’est arrivé,
tu peux te dire que tout le monde m’a tourné le dos. Certains ont quitté le
village aussi, donc voilà…
-
Dis donc, il est presque trois heures et
on n’a pas encore mangé ! Tu nous sors une de tes pizzas joker ?
-
Roule ma poule, si tu veux du pinard, tu
descends à la cave à moins qu’il ne traîne une bouteille par-là. Je m’occupe de
la cuisson.
-
Bonne idée, je vais faire une rapide
inspection de la cave.
Albert descend dans la
cave. Il avait déjà eu une désagréable impression précédemment et cette fois,
le malaise est encore accentué par ce qu’il sait. Il constate en effet que les
caves sous les tourelles sont pourvues de solides portes en bois dans
lesquelles on a pratiqué un judas. De vraies cellules avec des plafonds voutés
en pierres et briques foraines. Dans celle de droite, il y a des graffiti sur
le mur, il lui faudrait une bonne lampe pour les déchiffrer. Un léger
ronflement lui fait comprendre qu’il se trouve sous la chaudière. En visitant
celle de gauche, il a le nette impression que cette cellule est plus petite. Il
revient dans le corps principal de la cave qui est divisé en plusieurs salles,
suivant le plan du rez-de-chaussée. Malgré la faiblesse de l’éclairage, il
arrive à se dénicher deux bonnes bouteilles de bourgogne… dommage d’accorder
cela avec une quelconque pizza mais baste… Il examine aussi les conserves et
repère un bocal de pâté et, lui
semble-t-il, un autre de foie gras. Il remonte, les bras agréablement chargés.
-
Mon cher Daniel, je me suis permis d’inventorier
rapidement ta cave et tes réserves. Il me semble qu’il y a là-dedans tout ce qu’il
faut pour se régaler !
-
Oh, tu fais comme tu veux. Je crois que
les conserves ne sont pas trop anciennes, mon père avait des adresses à la
campagne, c’est tout du fait maison, à mon avis.
-
Café, pousse-café, cigare ! Déclame
Albert.
-
Tiens, voilà un tire-bouchon et arrête de
faire ton Bébel !
-
Bon, alors, pâté jaune ou pâté de campagne ?
-
Pâté jaune ? C’est quoi ça ?
-
Du gras foie, mon pote. T’as un
grille-pain ?
-
Ah oui, ça existe ici. Mais pour moi, le
foie gras, non merci.
-
Mais c’est en taule que t’as appris à ne
bouffer que des pizzas ?
-
Non, justement et je ne pensais qu’à cela
au moment des repas : je me disais que le jour où je sortirais, je m’en
offrirais une pile comac !
-
Bon, mais faudrait te remettre au régime
normal, légumes et fruits sinon tu vas foutre de la graisse, du bide et tu
seras plus bon à rien !
-
Pour ce que je vaux, tu sais, c’est pas
trop bien parti, je sais rien faire de mes dix doigts.
(à suivre...)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire