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dimanche 7 juin 2020

Chronique de Serres et d’ailleurs V (38)

Auditrices et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. Chaque matin, en me rasant devant la glace, je crois voir mon image exacte en face de moi et, chaque matin, moi qui suis droitier, je constate en y faisant bien attention, que la glace me renvoie l’image d’un gaucher. Et pourtant, que cette glace, lisse, si bien polie et parfaitement éclairée, paraît me renvoyer un reflet absolument fidèle à la réalité ! Mais le miroir ne ment pas, il me donne juste une vérité inverse de mon apparence.
Eh bien, il en va de même avec toutes les prétendues vérités que l’on nous assène à longueur d’ondes, d’écrans, de journaux et de communiqués. Tout simplement parce que ceux qui nous dirigent, auxquels on a fait des têtes bien pleines mais auxquels on n’a pas donné une once de bon sens, ignorent qu’ils nous délivrent sans cesse des messages aux vérités inversées. Quant au bon sens, s’ils en avaient une seule once en arrivant dans leurs grandes et mirifiques écoles, ils ont été instamment priés de s’en défaire au plus vite.

Alors, qu’est-ce à dire ? Tout simplement que ces gens-là ne voient plus la réalité telle que nous la rencontrons tous les jours. Ils en voient une image qui paraît juste mais qui est absolument l’inverse de la réalité. Donnez-leur une sarcle, ils arracheront le légume pour laisser l’herbe folle. Ceci est une métaphore mais voyez : en France, il y aurait pénurie de masques respiratoires, personne dans les hautes sphères n’a pensé à un moment ou à un autre à en approvisionner. Mais des lanceurs de balles de défense et autres grenades lacrymogènes, rassurez-vous, y’a du stock ! Ce qui prouve que nos énarques et sinistres ont plus peur des manifestants que du virus.
Donc, la règle la plus simple à adopter pour celui qui entend parler un officiel, c’est de penser l’inverse de ce qu’il a entendu. Et je vais donner un petit exemple frappant relevé dans le « Canard Enchaîné » du 6 mai dernier, qui cite la publication hebdomadaire du patronat suisse du 15 avril : « Il faut éviter que certaines personnes soient tentées de s’habituer à la situation actuelle, voire de se laisser séduire par ses apparences insidieuses : beaucoup moins de circulation sur les routes, un ciel déserté par le trafic aérien, moins de bruit et d’agitation, le retour à une vie simple et à un commerce local, la fin de la société de consommation… Cette perception romantique est trompeuse. » Et, ajoute le Canard, paniquante pour le tiroir-caisse.

Alors, après la lecture de cet entrefilet, allez demander aux producteurs locaux ce qu’ils pensent du romantisme à la sauce patronale ! Il est bien évident que cet article est la meilleure démonstration de cette présentation inversée de la réalité : est-il insidieux de voir le ciel dégagé de pollution et de trafic aérien, de voir revenir des producteurs locaux –des vrais- sur nos marchés ? On voit bien que tout ce dont ils ne veulent pas, ces virtuoses de la rétro commission, c’est tout ce que nous devons vouloir. Refusons de regarder leurs certitudes dans le miroir, vomissons les selfies,  la vision spéculaire des technobureaucrates élyséo-ministro-européo-rothschildéens, et désavouons la vision en négatif des banquiers, depuis ceux du FMI jusqu’aux plus petites banques et observons la réalité en toute simplicité.

A partir de maintenant, vous saurez que, quand on vous agitera le spectre des pandémies, c’est qu’il ne faut rien craindre sinon un gigantesque essai grandeur nature de contrôle social dont on remarque qu’il n’est applicable que pour certaines catégories de français car le sinistre de l’intérieur se soucie fort peu d’aller se frotter aux groupes séparatistes de ce que d’aucuns appellent les cités et il préfère de loin aller foutre des prunes sans discernement là où il sait que l’on respecte encore ses pandores.

On voit par-là qu’il faut regarder les choses en face.

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