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dimanche 12 juillet 2020

Chronique de l’été 2020 (2)

Aimables lectrices, aimables lecteurs, bonjour. Pour continuer l’été, je vous livre une poésie que j’ai écrite il y a quelques mois suite à un voyage en Irlande. Elle a obtenu un deuxième prix au 12ème concours d’écriture de Gens du Monde.
Connemara
Terre, mer, vague, vent, récifs durs et brisants
Orages, nuages des horizons hurlants

Ici commençait le bout du monde. Le bout -
Rien plus que l’océan, ses vagues, son écume -
Raide panorama, mosaïque de brume,
Dessus le cap herbeux siffle le vent debout.
Et la tourbe traitresse autant que nourricière
Épongeant l’averse veille cet imprudent
Qui dans l’ignorance du chemin s’écartant
Finira sa route, saisi par la tourbière.
Les rares squelettes des arbres décharnés
Interpellent le vent et la brise marine
Souffle vers la sphaigne, l’ajonc et son épine
Et sur le blanc coton en les sols calcinés.

Qu’il pleuve, bon sang ! Et qu’advienne le gros temps
Porteur des orages de l’ile gaélique
Et dansera au loin le bateau famélique
Du pêcheur isolé cherchant le port distant.
Là le phare scintille ainsi qu’un feu follet
Mais l’esquif n’en peut plus de tanguer sur les flots
De la mer immense guettant les matelots,
Si noire d’écume sous le ciel violet.
Que la pluie s’arrête ! Et que reviennent la brise,
Les laiteux cumulus, le soleil radieux,
Sternes et cormorans qui planent dans les cieux
Et montent vers l’azur enivrant qui les grise.

Aujourd’hui, tout à coup, une porte. Là-haut,
Vers elle il peut gravir, rescapé de l’orage
Le raide monticule où dès son plus jeune âge
Il vivait et rêvait, admirant les bateaux.
Et il entend crier : Hosannah il est là !
Le marin revenu du péril des bourrasques !
Ses petits accourent s’agrippant à ses basques
Criant pleurant de joie et clamant : le voilà,
Rentrant au living-room, calme autant que serein.
Apre Connemara, verte et sévère Irlande
La mer a dessiné ta montagne et ta lande
Demain je reviendrai sillonner tes chemins.

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