Aimables
lectrices, aimables lecteurs, bonjour. Pour continuer l’été, je vous livre une
poésie que j’ai écrite il y a quelques mois suite à un voyage en Irlande. Elle
a obtenu un deuxième prix au 12ème concours d’écriture de Gens du
Monde.
Connemara
Terre, mer, vague,
vent, récifs durs et brisants
Orages, nuages des horizons
hurlants
Ici commençait le
bout du monde. Le
bout -
Rien plus que l’océan, ses vagues,
son écume -
Raide panorama, mosaïque de brume,
Dessus le cap herbeux siffle le
vent debout.
Et la tourbe traitresse autant que
nourricière
Épongeant l’averse veille cet
imprudent
Qui dans l’ignorance du chemin
s’écartant
Finira sa route, saisi par la
tourbière.
Les rares squelettes des arbres
décharnés
Interpellent le vent et la brise
marine
Souffle vers la sphaigne, l’ajonc
et son épine
Et sur le blanc coton en les sols
calcinés.
Qu’il pleuve, bon
sang ! Et
qu’advienne le gros temps
Porteur des orages de l’ile
gaélique
Et dansera au loin le bateau
famélique
Du pêcheur isolé cherchant le port
distant.
Là le phare scintille ainsi qu’un
feu follet
Mais l’esquif n’en peut plus de
tanguer sur les flots
De la mer immense guettant les
matelots,
Si noire d’écume sous le ciel
violet.
Que la pluie s’arrête ! Et que
reviennent la brise,
Les laiteux cumulus, le soleil
radieux,
Sternes et cormorans qui planent
dans les cieux
Et montent vers l’azur enivrant qui
les grise.
Aujourd’hui, tout à
coup, une porte.
Là-haut,
Vers elle il peut gravir, rescapé
de l’orage
Le raide monticule où dès son plus
jeune âge
Il vivait et rêvait, admirant les
bateaux.
Et il entend crier : Hosannah il
est là !
Le marin revenu du péril des
bourrasques !
Ses petits accourent s’agrippant à
ses basques
Criant pleurant de joie et clamant
: le voilà,
Rentrant au living-room, calme
autant que serein.
Apre Connemara, verte et sévère
Irlande
La mer a dessiné ta montagne et ta
lande
Demain je reviendrai sillonner tes
chemins.
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