Aimables lectrices, aimables lecteurs, bonjour. Un poème en ce dimanche, ce poème vient d’être primé par la délégation lorraine de la Société des poètes et artistes français. Il raconte une histoire simple et vraie.
Aventure
Me promenant un matin clair
Je m’en allais à l’aventure
J’étais à pied, point de voiture
En sifflotant le nez à l’air.
Mais les passants, d’un pas pressé
Se bousculaient sans nulle honte
Ni même voir, laissé pour compte
Un homme, un vieux, transi, blessé.
Son cabas gris faisait pitié
L’homme tremblait, le teint livide,
Tendait la main d’un air avide
D’aide sincère et d’amitié.
« Ma Parkinson, mon traitement,
A la maison, je vous en prie
Ma femme aveugle et si chérie…
Je dois rentrer rapidement »
Je relevai ses os tremblants,
Une dame vint à notre aide
Prit le cabas et son remède
Sans nul souci pour ses gants blancs.
Lors nous peinions à le porter
L’homme vibrait de chaque membre
C’était un froid de fin novembre
Qui aurions-nous pu alerter ?
Quelque passant, bien entendu :
« Appelez-donc une ambulance »,
Quand le vieillard déjà s’élance
Vers son logis tant attendu.
On a monté tout l’escalier
Il habitait dans les étages
On arriva, ses paquetages,
La dame et moi, sur le palier.
Sa femme ouvrit, son œil laiteux
Flottait vers nous, pauvre et sensible.
Notre présence était pénible
Que faire alors ? Partir honteux…
On peut croiser près de chez soi
Une aventure en coin de rue.
N’ayez jamais l’âme bourrue
Qui donne un jour demain reçoit.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire