Lectrices et lecteurs attentives, bonjour. S’il est une expérience passionnante, c’est bien celle de l’intelligence artificielle, IA pour les initiés, AI pour les initiés anglophinopholes. J’ai reçu dernièrement de la part des spécialistes intelligence artificielle d’un groupe qui gère un navigateur web libre un questionnaire me demandant ce que je pense de ce type d’intelligence.
Moi, vous me connaissez, je suis en quelque sorte un de ces stupides réactionnaires qui préfèrent encore rencontrer la sottise naturelle plutôt que cette intelligence quand elle est sottement programmée. Car si la sottise naturelle est parfois obstinée, pour ne pas dire butée, l’intelligence a parfois des opiniâtretés regrettables lorsqu’elle raisonne juste à partir de prémices fausses, se promenant avec arrogance vêtue des apparences d’une rationalité ab absurdum.
Donc, comme je fais usage de ce navigateur au renard flamboyant, je me souciai de leur apporter mon aide qui, si minime soit-elle, n’en n’est pas moins précieuse. Je répondis donc à leur questionnaire qui, comme toute enquête qui se respecte, procédait par questions quelque peu orientées dans le sens souhaité. Mais je le fis jusqu’au bout dans la mesure où de petits encarts me permettaient de nuancer mon avis. Et vous connaissez mon sens aigu de la nuance…
Une fois terminé, il ne me restait plus qu’à pointer la flèche de ma souris sur un bouton « Envoyer » et à faire un simple clic gauche. Je le fis et là, sans hésitation, le système me ramena au début du questionnaire, me suggérant fortement de réitérer mon remplissage de questionnaire.
Moi, vous me connaissez, je suis en quelque sorte un peu bêta, sinon bonne pâte, et docile, sinon discipliné. Je reprends donc le travail depuis le début. On m’avait demandé trois minutes de mon temps, voilà que l’on m’en demandait trois de plus mais baste ! Que sont trois petites minutes à l’aune de toute une vie ?
Je me remis donc au remplissage, me remémorant mes objections précédemment encartées et, arrivé au bouton d’envoi, je fais le clic fatidique… qui me renvoie une fois de plus au début du questionnaire. D’un geste automatique, je faillis recommencer derechef. Toutefois, un doute m’assaillit : et s’il y avait un piège derrière cela ? Pas de plotisme, me répondis-je, nous sommes seulement dans une démonstration. Nos spécialistes tentent de me démontrer que l’intelligence naturelle n’existe pas et que seule l’intelligence artificielle assistée par la sottise naturelle existe dans notre bas-monde. La démonstration est convaincante, CQFD !
On voit par-là que la sottise artificielle n’est plus à inventer.
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