En vedette !

jeudi 3 mars 2022

Dernier tableau (66)

Là, Hervé est comme tétanisé, il ne sait plus quoi dire. Dans un premier temps, il a entendu ce nom sans comprendre. Dans un deuxième temps, il s’est rappelé : Monsieur de Vermorec était le propriétaire du Bussiau. Celui qu’on a trouvé mort dans son château, c’est Eugène qui lui en a parlé. Ce n’est donc pas Leyden qui a fait le tour de passe-passe, de cache-cache avec les tableaux, c’est le propriétaire du Bussiau… Bizarre autant qu’étrange !


– Votre père fait-il un commentaire dans ses notes ?

– Oui, ce serait bien que vous veniez, je vous montrerai son carnet et, comme votre tableau est prêt, vous pouvez venir quand vous voulez.

– Demain par exemple ?

– Pas de problème, vous prendrez votre tableau et nous regarderons ensemble ce que mon père a laissé comme notes. Oh, il n’y a rien d’extraordinaire. Donc ce nom de Vermorec, cela ne vous dit rien ?

– Il faut que j’y réfléchisse, cela me dit quelque chose, mais je ne sais plus, on en parlera demain si vous voulez.

– Oui, à demain monsieur Magre.


Une fois qu’il a raccroché, il appelle Sara. Elle est de retour et décroche.


– Sara ? C’est Hervé.

– Je te manque déjà ?

– Oui, bien sûr ma petite chérie, mais je voulais te dire autre chose. Demain, je vais à Morlaix, Dussieu a terminé le cadre.

– Oui, donc tu veux dire par là que tu y vas tout seul, si je comprends bien ?

– Exactement et je ne voudrais pas que tu en prennes ombrage. C’est tout.

– Vas-y, va, je ne te hais point. Pars, surtout ne te retourne pas… et surtout, reviens-moi !

– Bon, je vois que tu es dans de bonnes dispositions, je ne voudrais pas que cela te reste en travers de la gorge…

– Allons, dors sur tes deux oreilles, nous verrons la prochaine fois ce qui peut me rester en travers de la gorge. En attendant, prend soin de toi.

– Bisous ?

– Bisous et à plus, le plus tôt possible…


Il raccroche, se sentant quelque peu niais. Il ira tranquillement demain à Morlaix, l’esprit en paix.


*


Jeudi matin, le temps s’est rétabli mais il se ressent toujours de son rhume. Toutefois, il part en direction de la gare routière et il prend le bus pour Morlaix.

à nouveau, il arrive vers les onze heures et, au lieu d’aller directement chez Dussieu et de s’encombrer de son tableau, il va au musée de Morlaix, à la maison à Pondalez voir les toiles de Penther illustrant « le bossu Bitor » de Corbière.


Mais Bitor se sent riche :
D'argent, comme un bourgeois : d'amour, comme un caniche...


Assez ému, il visite la maison puis se rend à nouveau chez Zulma où il avait fort agréablement déjeuné la première fois. Ensuite, il fait un rapide tour de la ville et se rend chez Dussieu.


– Ah vous voilà, dit celui-ci en l’accueillant. Je vous dirai que j’ai du nouveau depuis hier, je me suis penché un peu plus sérieusement sur ce Vermorec depuis mon coup de fil d’hier.

– Bonjour, monsieur Dussieu, vous savez donc de qui il s’agit ?

– Oui et non, mais voyons d’abord votre petit tableau. Cela vous plait-il ? dit Dussieu en présentant le Leyden nouvellement encadré en beige.

– Oui, vraiment, je suis très content, dit-il en regardant son tableau d’un autre œil.

– Alors, je vous l’emballe et on passe ensuite à nos recherches.

(à suivre...)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire