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dimanche 10 avril 2022

Contes et histoires de Pépé J II (29) Dico Paraillous

Oreilles attentives de Guyenne et Gascogne, bonjour. Encore un livre, me dira-t-on ! Cette fois, pas un roman mais un dictionnaire drôlatique, celui du parler gascon et dont l’auteur est Alain Paraillous. Je l’avais acheté il y a une quinzaine d’année pour, de temps à autre, me régaler de quelques expressions du pays. Et, de même, j’avais acquis aussi le dictionnaire Vavassori dont le parlerai une autre fois. Ces dictionnaires ne sont nullement de langue occitane, ils parlent du lexique de la vie courante du sud-ouest et, comme le dit Paraillous, certains mots cités ne sont parfois plus guère utilisés. Avant de commencer, je prendrai la précaution de vous dire que,j’ai gardé cet accent pointu que l’on a quand on est né dans au nord de la Loire et même déjà au nord de Périgueux. Si je vous disais « hil de puta macareou, vous verriez tout de suite que je suis du pays » aurait dit Coudouy ! Je ne chercherai donc pas à tricher avec mon accent.


Le premier mot que je citerai parlera aux Agenais fervents de rugby, la matole. Bien sûr, dans ce dico il n’est question ni de la mascotte du SUA ni de la nouvelle tribune d’Armandie mais seulement du piège dans lequel on attirait, par quelques grains de blé, des petits oiseaux afin de les capturer en vue de s’en régaler. Ce type de chasse demandait une grande patience.

J’ai été heureux de voir le mot bigos, bien oublié de nos jours. Le bigos était cet outil, que d’aucuns nommaient croc ou crochet, sorte de fourche aux dents repliées en bout et qui servait à tirer le foin en vrac de la charrette ou qui servait aussi à à tirer le fumier du tombereau afin d’en répartir le contenu en petits tuquets dans les parcelles de terre.

Et, tant qu’on est dans les outils, il y avait aussi la plane, ou plaine, qui servait à travailler le bois pour créer des manches ou pour équarrir quelque tiges de bois. J’en possède toujours un exemplaire, bien affûté, qui me sert encore et qui n’est pas près d’être mis au musée.


Mais il y a aussi l’expression Tripote et Mascagne, toujours en usage de nos jours. « Façon plaisante de désigner deux ouvriers maladroits » dit Paraillous qui ajoute que si votre garagiste et son commis sont ainsi surnommés, il vaut mieux penser à changer de garagiste. Mais, personnellement, je serais plus modéré car ce sont parfois aussi les envieux et les jaloux qui taxent les autres ainsi. Moi-même et mon associé, quand nous avons débuté comme maçons, avons ainsi été surnommés ; nous étions, aux dires de certains,Tripote et Mascagne. Mais nous, sûrs de notre valeur, avions pris ce surnom à notre compte en mettant sur notre belle fourgonnette Renault 4L l’affichage suivant : « TME – Tripote – Mascagne - Engineering ». Et, à la fin des années 70 autant que 80, nous sillonnâmes la campagne avec cette belle raison sociale. Ensuite vinrent des véhicules plus importants, nos affaires prospérèrent et, il faut le dire, ce que nous avons bâti il y a quarante ans tient toujours debout… il faut se méfier car les apparences sont souvent trompeuses !


Un autre mot qui désignait un objet de la vie courante en hiver, c’est le moine. Ce nom masculin désigne un « instrument ressemblant vaguement à une luge, destiné à chauffer le lit grâce à un poêlon de braises. Sa forme galbée, aplatie aux extrémités, lui permettant d’être glissé facilement entre les draps. Qui n’a jamais fait l’expérience, dans une chambre glaciale, de se blottir entre des draps de lin parfumés et chauffés par les braises du moine, reste vierge d’une des plus subtiles voluptés de l’existence. Dans les années 60, des ampoules électriques ont remplacé la braise, puis la couverture chauffante a détrôné le moine. De toute façon, nos sociétés gaspilleuses ont à ce point fait grimper la température des maisons que le problème, maintenant, est de ne pas avoir trop chaud la nuit ! »


Alors, avant que vous vous retiriez sous la couette, je vais vous saluer par ce mot traditionnel : Adichats !





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