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jeudi 7 avril 2022

Dernier tableau (71)

 

Le dimanche suivant est printanier et c’est un plaisir de voir la nature se réveiller à La Brémarde, chez les Tucaume. En effet, madame Tucaume est une cuisinière raffinée et le repas est un régal. Elle connaît Le Bussiau et propose de les y amener à pied. Ils y accèdent par l’intérieur des terres et non pas par le chemin de la ria, ce que regrette Hervé.

En arrivant, ils sont tous quatre sous le charme mystérieux de l’endroit. Hervé les entraîne immédiatement là où il suppose que Leyden a croqué la chaumière et son lac. Sara approuve et dit que c’est fort probable. Puis, ils visitent les lieux. Sara est emballée par cette fermette. Elle s’imagine achetant la fermette avec Hervé, ils auraient des poules, des lapins, un potager… Tucaume renchérit et suggère que l’appentis ferait un bon atelier.


– Là, tu vois Hervé, tu t’installes un atelier et tu fais de la mécanique au black. Ça marcherait, c’est moi qui te le dis ! Tu as déjà une meule à réparer, rien que pour t’entrainer, une vraie mobylette…

– Ouais, et mon cul c’est du poulet, si t’en veux une aile… Excusez-moi, Mesdames, c’est Fred qui a commencé dans la grossièreté !

– Mais moi, je ne plaisante pas, dit Sara. Je vends ma maison de la rue Onfray, on s’installe ici, on fait les travaux nous-mêmes. Je suis certaine que Fred viendra nous donner un coup de main…

– Pour ce qui est de parler, vous pouvez compter sur lui, mais ce n’est pas un manuel, dit Madame Tucaume.

– Je sais pousser une brouette, mais ne me demandez pas de la remplir, acquiesce Fred.


En fin d’après-midi, ils quittent la fermette et reviennent chez les Tucaume, puis retournent chez Sara, les yeux encore emplis de soleil. Ils font un repas léger, puis vont se coucher, heureux de leur journée.


Il n’est pas vingt-trois heures que, dans un premier sommeil, ils entendent claquer la porte d’entrée.


– Tu as entendu ? demande Sara.

– Oui, si c’est ton Renato, je ne risque plus mes cacahuètes sur ton grillage. Je suis ici par ta volonté et je n’en sortirai que par la force des baïonnettes !

– Ne rigole pas, on est dans la merde.

– On est pas dans la merde, je m’habille, je n’aime pas causer en état d’infériorité…


Il a juste eu le temps d’enfiler son slip, ses chaussettes et sa chemise que Renato ouvre la porte de la chambre.


– Ma c’est quoi ce bordel ? rugit Renato.

– Monsieur, j’étais ici avant vous, veuillez vous présenter, dit Hervé en se redressant en pans volants.

– Je vais te casser la gueule ! éclate Renato. Il s’avance et esquisse un mouvement de karaté, le pied en avant.


Hervé se saisit vivement du pied et le tient, fermement levé.


– Arrête, tu me fais mal imbécile, crétino !

– Bonne marque de chaussures, mais le tir manque de rapidité, rétorque Hervé.

– Tou fais du karaté toi aussi ? gémit Renato, toujours la jambe en l’air.

– Nullement, mais j’ai gardé les petits cochons, cela donne des réflexes avec les gros porcs comme toi, dit-il en relâchant le mocassin.

– Prends cela, éructe Renato en balançant un coup de poing qu’Hervé arrive à esquiver de justesse.

(à suivre...)

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