Chronique
du temps exigu (13)
Bon nombre de maladies graves nous viennent de l’étranger.
Pour ne parler que de nos plus proches voisins, les Allemands nous ont envoyé
l’Alzheimer et la Creutzfeldt-Jakob, les Britanniques la Parkinson. Y-a-t-il
donc des maladies de ce genre spécifiquement françaises ? Hormis le
syndrome de Gilles de la Tourette, qui porte un nom charmant, quel est donc la
maladie que nos voisins pourraient nous reprocher ? D’autant que le
syndrome précité est souvent associé à une certaine coprolalie de souche bien
gauloise et que nous nous gardons précieusement.
Quant aux Etats-Unis, ils nous ont envoyé une maladie
étonnante, la crise dite des subprimes, astucieuse dégénérescence
financière qui permet aux banquiers et assureurs d’oublier qu’ils ont spéculé
de manière hasardeuse. Cela leur autorise, en se faisant refinancer par le
budget de l’état, de prendre de l’argent non plus seulement dans la poche des
épargnants mais aussi dans celle de tous les contribuables payant de l’impôt
direct ou indirect.
Il est grand temps que nous trouvions le moyen de nous
distinguer parmi le concert des nations, que nous trouvions aussi une maladie
qui fasse notre renom ou imaginions quelque tumeur comptable susceptible de
renflouer les caisses des riches. Ne soyons, que diable, pas en reste !
On voit par là qu’il n’est pas simple de se distinguer.
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