Avec l’été,
les grands médias ont retrouvé leurs préoccupations estivales, à savoir la
canicule, les bouchons autoroutiers, les méduses et les arnaques aux touristes.
Toutefois, il manquait encore un élément dans ce tableau estival : le
cyclisme et son dopage. Fort heureusement, la performance du maillot jaune dans
le col du Soudet le 14 juillet a permis de remettre le dopage au centre des
préoccupations des médias et des sportifs, qu’ils soient pratiquants, en
pantoufles ou en camping-car.
L’actuel
maillot jaune étant de nationalité britannique, il est normal que l’on se pose
des questions à son sujet : en effet, il est établi que le dopage est une
invention qui nous vient d’outre-Manche car il est arrivé chez nous sous la
forme de doping qui est un mot
intrinsèquement anglais. Ce qui autorise ces insulaires à être au top niveau de cette discipline
scientifique. Nos concitoyens n’en sont, reconnaissons-le, qu’au stade du
bricolage et ne prennent de stimulants interdits qu’à l’insu de leur plein gré.
Les sujets de Sa Gracieuse Majesté ont de surcroît un avantage incomparable qui
leur est donné par une nourriture adéquate depuis la plus tendre enfance :
sans vouloir être exhaustif, citons le pudding et la panse de brebis farcie qui
sont parmi les fleurons de la gastro-pharmacopée britannique, cette dernière
ayant permis aux londoniens de résister aux bombardements germaniques de la
IIème guerre mondiale. Cela tendrait à prouver que notre cycliste de l’équipe
Sky n’a nul besoin de stimulants autres que sa propre nourriture nationale.
Mais foin de
toutes ces considérations et revenons à nos médias bien français : comme
d’aucuns ont pu le dire, le champion britannique fait figure d’extraterrestre
ce qui veut dire qu’il fait, en quelque sorte, figure d’étranger. Et s’il y a
beaucoup d’étrangers de par le monde, nul doute qu’un britannique – même né à
Nairobi - soit encore plus étranger que
tout autre. La qualité d’allochtone est consubstantielle aux ressortissants
d’Albion. Mais nos commentateurs sont habiles à préserver l’avenir : les
épreuves sportives sont toujours présentées par un duo de compères, le
journaliste et le consultant. Cela permet au journaliste de s’extasier sur les
performances des champions et au consultant, le véritable technicien, de
bémoliser discrètement les exploits des coureurs étrangers. Ainsi il y aura
toujours un des deux comparses qui pourra vous dire : « Je vous l’avais
bien dit ! ».
On voit
par-là que les commentateurs sportifs dopés à la sottise sont irréfutables.
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