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dimanche 26 juillet 2015

Chronique du temps exigu (159)

Avec l’été, les grands médias ont retrouvé leurs préoccupations estivales, à savoir la canicule, les bouchons autoroutiers, les méduses et les arnaques aux touristes. Toutefois, il manquait encore un élément dans ce tableau estival : le cyclisme et son dopage. Fort heureusement, la performance du maillot jaune dans le col du Soudet le 14 juillet a permis de remettre le dopage au centre des préoccupations des médias et des sportifs, qu’ils soient pratiquants, en pantoufles ou en camping-car.
L’actuel maillot jaune étant de nationalité britannique, il est normal que l’on se pose des questions à son sujet : en effet, il est établi que le dopage est une invention qui nous vient d’outre-Manche car il est arrivé chez nous sous la forme de doping qui est un mot intrinsèquement anglais. Ce qui autorise ces insulaires à être au top niveau de cette discipline scientifique. Nos concitoyens n’en sont, reconnaissons-le, qu’au stade du bricolage et ne prennent de stimulants interdits qu’à l’insu de leur plein gré. Les sujets de Sa Gracieuse Majesté ont de surcroît un avantage incomparable qui leur est donné par une nourriture adéquate depuis la plus tendre enfance : sans vouloir être exhaustif, citons le pudding et la panse de brebis farcie qui sont parmi les fleurons de la gastro-pharmacopée britannique, cette dernière ayant permis aux londoniens de résister aux bombardements germaniques de la IIème guerre mondiale. Cela tendrait à prouver que notre cycliste de l’équipe Sky n’a nul besoin de stimulants autres que sa propre nourriture nationale.
Mais foin de toutes ces considérations et revenons à nos médias bien français : comme d’aucuns ont pu le dire, le champion britannique fait figure d’extraterrestre ce qui veut dire qu’il fait, en quelque sorte, figure d’étranger. Et s’il y a beaucoup d’étrangers de par le monde, nul doute qu’un britannique – même né à Nairobi -  soit encore plus étranger que tout autre. La qualité d’allochtone est consubstantielle aux ressortissants d’Albion. Mais nos commentateurs sont habiles à préserver l’avenir : les épreuves sportives sont toujours présentées par un duo de compères, le journaliste et le consultant. Cela permet au journaliste de s’extasier sur les performances des champions et au consultant, le véritable technicien, de bémoliser discrètement les exploits des coureurs étrangers. Ainsi il y aura toujours un des deux comparses qui pourra vous dire : « Je vous l’avais bien dit ! ».

On voit par-là que les commentateurs sportifs dopés à la sottise sont irréfutables.

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