-
Elle
vit encore, vous n’avez pas pris ce risque pour rien. Il faut tout faire pour
la sauver, j’ai déjà appelé Gundaria, ils nous envoient un hélicoptère.
Paréguy
arrive en courant :
-
Ils
ont filé, on en a peut-être touché un, le porteur de la valise… Jacques, je
devrais te péter la gueule. S’ils t’avaient cartonné, on aurait ramené deux
macchabs au lieu d’un seul, merde…
-
Doucement, capitaine, intervient Donno, la
demoiselle n’a pas dit son dernier mot, elle vit encore…
-
Et
on va la ramener à dos de chameau peut-être, crie Paréguy.
-
J’ai
appelé l’hélicoptère de Gundaria, répond Donno. Il faut installer la demoiselle
dans un camion, le mieux possible. Nous devons à tout prix nous éloigner de la
zone frontière. On a déjà fait assez de bruit avec cette fusillade et si un de
nos hélicoptères s’approche trop, on va encore avoir un incident diplomatique…
dans le meilleur des cas. Donc, on ne traîne pas ici. Quant à monsieur Jacques, il faut lui donner à
boire et l’installer dans… mais vous saignez ?
Il
y a en effet du sang sur la manche de ma chemise. Paréguy examine la blessure,
j’ai dû être éraflé par une balle. J’ai bien eu l’impression de sentir un choc
mais… il a des bott’Bastien…
La
blessure n’est pas trop grave, Paréguy me dit de monter dans un camion pendant
que les soldats installent Eliane à l’arrière. Je commence seulement à
ressentir la douleur de la blessure et, une fois assis dans le camion, je tombe
dans les pommes.
*
Je
ne sais pas depuis combien de temps je suis dans le cirage mais je me réveille
avec l’impression d’être passé dans une machine à laver en mode essorage. Je
suis endolori de partout et j’ai le cerveau en purée, il y a du brouillard dans
les neurones. Paréguy est assis à côté de moi dans la Jeep. Voyant que
j’émerge, il me demande :
-
Alors,
ça va ou tu veux piquer encore du nez ?
-
Pfffouiii,
arrivé-je à répondre mollement. Eliane…elle est où ?
-
Eliane ?
L’otage, rassure-toi, elle est en de bonnes mains, tu t’es rendu compte de
rien, on a pu la mettre dans l’hélico, direction Wassabé avec ton collègue. Il
vaut mieux lui que toi, dans l’état où tu es… Cherche pas à forcer, on t’a
balancé un antidouleur solide. T’as mal quelque part ?
-
Un
peu partout et nulle part…
-
Tu
verras, quand le médoc cessera de faire effet, tu pourras serrer les dents.
T’as une blessure au bras, ça c’est une balle qui t’a éraflé. Mais t’as aussi
un bel hématome dans le dos, sans doute une autre balle sur le gilet
pare-balle. Elle a dû te foutre un impact et s’égarer, peut-être a-t-elle
glissé. On t’a saucissonné en cas de côte pétée. C’est ça qui risque de te
faire le plus mal. Et puis, tu nous a fait une démonstration de trot attelé pas
piquée des vers : j’ai jamais vu un gonze courir comme ça dans le sable avec
une charge sur le dos.
-
Parce
que je courais ?
(à suivre...)
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