Le
champignon a longtemps excité l’imagination des dessinateurs qui le font
cohabiter avec le petit peuple des bois et des forêts. Il a aussi été le
fantasme de cohortes de babas et autres pileux à sandalettes en tant que pourvoyeur
d’hallucinations. Meurtrier parfois, il a aussi fait rude violence à bien des
intestins de ramasseurs imprudents.
Dans les
prés, le suave rosé émerge de l’herbage et l’ample coulemelle déploie avec
majesté son ombrelle déguenillée. Le faux mousseron, doux marasme d’oréade, se
répand en ronds de sorcière dans l’herbe rase et le coprin chevelu érige sa
cloche claire.
Dans les
bois, le clitocybe et la chanterelle d’automne créent des taches de couleur
dans les feuilles mortes. Le cèpe, dodu et parfois imposant parfume les
sentiers et la lumineuse girolle éclaire le sous-bois. La trompette de la mort
s’organise en troupes sombres et le pied-de-mouton scintille doucement sous les
feuillus. Ailleurs, lactaires et oronges brillent de tous leurs feux.
Et dans les
assiettes, en sauce, sur une croûte ou farcis, ils sont le régal de qui sait
les aimer.
On voit
par là que la vie à la campagne n’est pas de tout repos…
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