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jeudi 13 août 2015

Le cabot de Fortunio (58)

Bien, je repasse sur mon chantier pour avertir Charles et les autres de mon nouveau départ puis je reviens à la maison. J’ai besoin de gamberger : Eliane est entre la vie et la mort, les gars qui lui ont tiré dessus ont délibérément cherché à la descendre et en plus ils ont le fric.
Mon téléphone sonne et, cette fois, c’est Raymond Livron. C’est vrai que je l’avais complètement oublié, celui-là.
-          Albert ! Alors, tu nous fais des frayeurs ?
-          De qui, de quoi ? dis-je. De quoi qu’tu m’causes ?
-          Ecoute, j’avais sollicité mes contacts comme tu sais. Ce matin, mon contact m’a rappelé en me demandant si j’avais des nouvelles. Bien sûr, je lui dis que non. C’est donc lui qui m’a raconté que les choses avaient mal tourné. Bon, mais tu as un peu de temps à me consacrer, ce soir par exemple ?
-          Ce soir, non, mais cet après-midi, si toi tu as le temps…
-          Ah oui, mais je pensais que tu travaillais cet après-midi.
-          Je me demande bien quand je travaille, en ce moment, dis-je avec ironie. Tu viens à la maison ? Viens dès que tu peux…
-          Attends, tu as mangé ?
-          Non, pourquoi ?
-          Moi non plus, ma femme est absente, on va se manger un morceau en ville ou au buffet de la gare, ça te dit ? C’est moi qui paie…
-          Alors, si c’est toi qui paies, je ne peux qu’accepter.
-          A tout de suite, devant la gare ?
-          A tout de suite.

Nous nous retrouvons donc devant deux larges bavettes à l’échalote assistées d’un rouge de Duras. Raymond connaissait donc les grandes lignes de mon aventure mais surtout son contact lui avait donné quelques renseignements au sujet des ravisseurs. D’après cette personne autorisée, les ravisseurs ne sont ni des politiques – ils auraient revendiqué leur acte, exigé des libérations de prisonniers politiques, par exemple – ni une bande organisée. Il s’agirait plutôt de voyous, une petite bande qui aurait voulu faire du fric vite fait. La preuve, ils ont bien vite lâché sur le montant de la rançon. Ce qui confirme ce que me disait Paréguy. Mais l’info la plus importante, c’est que les services ne sont pas très motivés pour rechercher ces voyous. Je demande donc à Raymond de continuer à se tenir au courant parce que, moi, je me sens motivé pour les retrouver.
(à suivre...)

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