Prologue
L’histoire que je vais
raconter est authentique. Elle a eu lieu au siècle passé, il y a plus de dix
ans, quinze ans peut-être.
Pour préserver l’anonymat
de chacun des protagonistes, ceux-ci étant encore tous bien en vie, les noms
des personnages et les noms de lieux ont été changés. De même, les
circonstances et les faits ont été modifiés.
L’authenticité du narrateur
étant indiscutable, cette histoire sera un peu comme une voiture dont le
propriétaire aurait changé le moteur, puis la boite de vitesse et aurait
ensuite changé la carrosserie : le véhicule est différent, mais la réalité
du véhicule est authentifiée par son propriétaire. Il en va de même pour nombre
d’œuvres d’art exposées dans nos musées : restaurées et re-restaurées au cours
des siècles, elles persistent dans leur vérité.
I.
Le bois du Blédard
Il est rare que
René-la-Science me téléphone. Lorsqu’il le fit ce soir-là, il me demanda
d’emblée si je connaissais la raison de son appel.
— Bien sûr, répondis-je,
tu m’appelles chaque fois que tu changes de femme, pour me donner ta nouvelle
adresse.
— Ah ah, entends-tu cela
Colette ? Il me dit que je l’appelle chaque fois que je change de femme et d’adresse…
eh bien c’est exactement cela, tu es très perspicace !
— Simplement observateur
attentif, répondis-je.
— Donc écoute bien,
j’habite maintenant dans un petit hameau, Le Blédard. C’est sur la commune de
Clézeau. Tu cherches Clézeau sur la carte, près de Villeneuve de Sciérac. Venant
de chez toi, tu passes par Villeneuve et tu prends la direction Clézeau, huit
kilomètres. Tu vas à Clézeau, tu traverses tout droit, tu fais deux kilomètres
et juste après un bois tu as Le Blédard. Nous sommes dans la dernière maison du
hameau à droite. On t’attend…
— On est lundi
aujourd’hui ?
— Oui, et on t’attend
samedi pour déjeuner…
— J’ai un truc à faire
samedi matin, je ne vais pas pouvoir…
— Alors on t’attend dans
l’après-midi, de toute façon, on te logera, tu peux même rester plusieurs
jours, on t’a trouvé un logement indépendant, ah ah !
— Et pourquoi pas ? C’est
une affaire qui marche, à samedi dans l’aprème.
— Allez, on t’embrasse et
à samedi, tu as retenu comment venir ?
— Oui et si je ne trouve
pas, tout le monde connaît René la Science à Villeneuve !
— Tu me fais trop
d’honneur, je ne suis pas si connu tout de même…
— Des dames si, c’est à
elles que je demanderai ma route. Bon baisers à bientôt.
— Salut, mon cher Fortunio.
(à suivre...)
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