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jeudi 9 juin 2016

René-la-Science (1)



Prologue
L’histoire que je vais raconter est authentique. Elle a eu lieu au siècle passé, il y a plus de dix ans, quinze ans peut-être.
Pour préserver l’anonymat de chacun des protagonistes, ceux-ci étant encore tous bien en vie, les noms des personnages et les noms de lieux ont été changés. De même, les circonstances et les faits ont été modifiés.
L’authenticité du narrateur étant indiscutable, cette histoire sera un peu comme une voiture dont le propriétaire aurait changé le moteur, puis la boite de vitesse et aurait ensuite changé la carrosserie : le véhicule est différent, mais la réalité du véhicule est authentifiée par son propriétaire. Il en va de même pour nombre d’œuvres d’art exposées dans nos musées : restaurées et re-restaurées au cours des siècles, elles persistent dans leur vérité.


I. Le bois du Blédard
Il est rare que René-la-Science me téléphone. Lorsqu’il le fit ce soir-là, il me demanda d’emblée si je connaissais la raison de son appel.
— Bien sûr, répondis-je, tu m’appelles chaque fois que tu changes de femme, pour me donner ta nouvelle adresse.
— Ah ah, entends-tu cela Colette ? Il me dit que je l’appelle chaque fois que je change de femme et d’adresse… eh bien c’est exactement cela, tu es très perspicace !
— Simplement observateur attentif, répondis-je.
— Donc écoute bien, j’habite maintenant dans un petit hameau, Le Blédard. C’est sur la commune de Clézeau. Tu cherches Clézeau sur la carte, près de Villeneuve de Sciérac. Venant de chez toi, tu passes par Villeneuve et tu prends la direction Clézeau, huit kilomètres. Tu vas à Clézeau, tu traverses tout droit, tu fais deux kilomètres et juste après un bois tu as Le Blédard. Nous sommes dans la dernière maison du hameau à droite. On t’attend…
— On est lundi aujourd’hui ?
— Oui, et on t’attend samedi pour déjeuner…
— J’ai un truc à faire samedi matin, je ne vais pas pouvoir…
— Alors on t’attend dans l’après-midi, de toute façon, on te logera, tu peux même rester plusieurs jours, on t’a trouvé un logement indépendant, ah ah !
— Et pourquoi pas ? C’est une affaire qui marche, à samedi dans l’aprème.
— Allez, on t’embrasse et à samedi, tu as retenu comment venir ?
— Oui et si je ne trouve pas, tout le monde connaît René la Science à Villeneuve !
— Tu me fais trop d’honneur, je ne suis pas si connu tout de même…
— Des dames si, c’est à elles que je demanderai ma route. Bon baisers à bientôt.
— Salut, mon cher Fortunio.
(à suivre...)

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