Le lendemain, à huit
heures nous nous retrouvâmes Michel et moi au bois de Montieu et je me remis
aux manettes de la mini pelle. Je creusai toute la matinée, le travail devint
de plus en plus long à effectuer car plus j’avançais, plus il y avait de
hauteur de tranchée à creuser et donc de remblai à évacuer. Néanmoins, cela
paraissait effectivement être du remblai et nous pensions que nous étions sur
la bonne voie. A midi, nous repartîmes déjeuner chez Michel, où Magali sembla
bien plus réveillée que la veille. Elle nous avait préparé un bœuf gros sel
impeccable et en dessert un crumble aux poires délicieux. Voilà qui démentait
ce que Michel m’avait dit la veille et nous nous régalâmes. Magali se montra
très prévenante à mon égard et comme nous remontions dans mon fourgon après
déjeuner, Michel me dit :
— Ben dis donc, elle t’a
à la bonne, Magali, parce que ça fait longtemps qu’elle ne s’est plus défoncée
comme ça en cuisine. Je dis ça je dis rien, tu sais bien que je n’ai aucune raison
d’être jaloux.
Il voudrait me refiler sa
Magali, le Michel, qu’il ne s’y prendrait pas autrement, me dis-je. Je suis
déjà assez embringué dans ses affaires, pas question de mélanger les genres,
surtout avec des zozos comme eux. Le temps que je ruminais tout cela, nous
fûmes de retour au bois de Montieu et je redémarrai la mini pelle. Et je
continuai à creuser, à déblayer, à pousser de la terre. Je commençais à l’avoir
bien en main, cette machine, d’autant que c’était du boulot simple et idéal
pour s’entraîner. Il était environ seize heures quand je sentis que le godet arrivait
sur de la pierre ou du rocher. En dégageant un peu l’endroit, c’était assez
frappant, on vit bien que c’était de la pierre bâtie. On voyait les queues des
pierres tournées vers le remblai, elles montaient verticalement, puis en forme
de voûte. J’essayai de faire bouger le bâti, mais il tenait bien, ce qui était
bon signe : ici le tunnel n’était pas effondré. J’arrêtai la pelle et je criai
à Michel de venir avec la pioche et le pal fer. Nous travaillâmes quelques
minutes à desceller une grosse pierre et nous arrivâmes à la dégager, elle
tomba à l’intérieur du tunnel. Michel regarda avec une lampe à l’intérieur,
puis dit en me regardant :
— On est les meilleurs,
mon gars, Fortuniooo… un nom prédestiné…
— Doucement, on n’y est
pas encore, à ton magot, il va falloir faire la place pour passer sans trop
disloquer le mur et la voûte. On va ensuite bien regarder si on est dans le dégagé,
parce que si c’est le cas, on peut téléphoner à la boite de location pour
qu’ils viennent récupérer la pelle, dis-je pour tempérer son ardeur.
— D’accord, on y va.
Et nous nous mîmes à
faire bouger quelques pierres afin d’ouvrir un passage suffisant pour une
personne. Ensuite, Michel se glissa dans le tunnel et éclaira avec une lampe de
camping. Je lui fis passer un sac avec des outils, la pioche et le pal fer. En
y regardant bien, nous constatâmes qu’il avait détecté juste avec son pendule
car nous étions pratiquement au début de ce qui ne s’était pas éboulé dans ce
souterrain. Et de l’autre côté, nous avançâmes dans ce tunnel qui sentait
l’humidité et la pourriture. Après avoir fait une vingtaine de mètres, nous
arrivâmes à une sorte de salle qui devait être une grotte préexistante au tunnel.
Deux galeries partaient en face de nous, nous commençâmes par prendre celle de
droite qui, après quinze mètres, fit un coude très prononcé sur la droite et se
termina en cul de sac. Au sol, il y avait trois fortes cantines métalliques,
puis derrière des caisses en bois complètement délabrées.
(à suivre...)
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