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jeudi 8 décembre 2016

René-la-Science (27)



Le lendemain, à huit heures nous nous retrouvâmes Michel et moi au bois de Montieu et je me remis aux manettes de la mini pelle. Je creusai toute la matinée, le travail devint de plus en plus long à effectuer car plus j’avançais, plus il y avait de hauteur de tranchée à creuser et donc de remblai à évacuer. Néanmoins, cela paraissait effectivement être du remblai et nous pensions que nous étions sur la bonne voie. A midi, nous repartîmes déjeuner chez Michel, où Magali sembla bien plus réveillée que la veille. Elle nous avait préparé un bœuf gros sel impeccable et en dessert un crumble aux poires délicieux. Voilà qui démentait ce que Michel m’avait dit la veille et nous nous régalâmes. Magali se montra très prévenante à mon égard et comme nous remontions dans mon fourgon après déjeuner, Michel me dit :
— Ben dis donc, elle t’a à la bonne, Magali, parce que ça fait longtemps qu’elle ne s’est plus défoncée comme ça en cuisine. Je dis ça je dis rien, tu sais bien que je n’ai aucune raison d’être jaloux.
Il voudrait me refiler sa Magali, le Michel, qu’il ne s’y prendrait pas autrement, me dis-je. Je suis déjà assez embringué dans ses affaires, pas question de mélanger les genres, surtout avec des zozos comme eux. Le temps que je ruminais tout cela, nous fûmes de retour au bois de Montieu et je redémarrai la mini pelle. Et je continuai à creuser, à déblayer, à pousser de la terre. Je commençais à l’avoir bien en main, cette machine, d’autant que c’était du boulot simple et idéal pour s’entraîner. Il était environ seize heures quand je sentis que le godet arrivait sur de la pierre ou du rocher. En dégageant un peu l’endroit, c’était assez frappant, on vit bien que c’était de la pierre bâtie. On voyait les queues des pierres tournées vers le remblai, elles montaient verticalement, puis en forme de voûte. J’essayai de faire bouger le bâti, mais il tenait bien, ce qui était bon signe : ici le tunnel n’était pas effondré. J’arrêtai la pelle et je criai à Michel de venir avec la pioche et le pal fer. Nous travaillâmes quelques minutes à desceller une grosse pierre et nous arrivâmes à la dégager, elle tomba à l’intérieur du tunnel. Michel regarda avec une lampe à l’intérieur, puis dit en me regardant :
— On est les meilleurs, mon gars, Fortuniooo… un nom prédestiné…
— Doucement, on n’y est pas encore, à ton magot, il va falloir faire la place pour passer sans trop disloquer le mur et la voûte. On va ensuite bien regarder si on est dans le dégagé, parce que si c’est le cas, on peut téléphoner à la boite de location pour qu’ils viennent récupérer la pelle, dis-je pour tempérer son ardeur.
— D’accord, on y va.
Et nous nous mîmes à faire bouger quelques pierres afin d’ouvrir un passage suffisant pour une personne. Ensuite, Michel se glissa dans le tunnel et éclaira avec une lampe de camping. Je lui fis passer un sac avec des outils, la pioche et le pal fer. En y regardant bien, nous constatâmes qu’il avait détecté juste avec son pendule car nous étions pratiquement au début de ce qui ne s’était pas éboulé dans ce souterrain. Et de l’autre côté, nous avançâmes dans ce tunnel qui sentait l’humidité et la pourriture. Après avoir fait une vingtaine de mètres, nous arrivâmes à une sorte de salle qui devait être une grotte préexistante au tunnel. Deux galeries partaient en face de nous, nous commençâmes par prendre celle de droite qui, après quinze mètres, fit un coude très prononcé sur la droite et se termina en cul de sac. Au sol, il y avait trois fortes cantines métalliques, puis derrière des caisses en bois complètement délabrées.
(à suivre...)

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