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jeudi 22 décembre 2016

René-la-Science (29)



— Les générations se suivent et s’améliorent. Debout et passe devant, je mets le flingue dans ma poche, mais maintenant c’est moi qui commande et tu écoutes.
— Oui, oui, continua-t-il de sangloter.
— On va suivre l’autre direction, celle qu’on n’avait pas prise tout à l’heure. Il faut savoir où elle va.
— Et si le tunnel s’effondre encore plus ?
— Eh bien, on crève là-dedans comme des rats. Tu feras comme tu veux, mais moi, tant qu’on a de la lumière, je cherche la sortie, s’il y en a une.
Nous revînmes donc dans la salle et prîmes le couloir de gauche. Celui-ci était bâti lui aussi et s’enfonçait dans la colline. Après ce que j’évaluai à plus de cinquante mètres, il commençait à monter, puis nous arrivâmes en face d’un escalier. Pas d’hésitation, il fallait monter. L’escalier était raide, il me semblait avoir monté plus de soixante dix marches quand nous arrivâmes sur un palier. A partir de ce palier, il y avait encore une dizaine de marches, puis un autre palier donnant sur une porte. Sur la gauche, partait un autre couloir. En jetant un coup d’oeil avec la lampe, je fus frappé de stupeur : un squelette se trouve là, à moitié habillé, il y avait encore des cheveux sur le crâne. J’eus un haut-le-cœur. En regardant plus loin, je vis que ce couloir était une impasse. Michel n’avait rien vu, je ne lui dis rien, je fis demi-tour pour revenir sur le palier. Je montai jusqu’à la porte.
— Par ici la sortie ? Dis-je en essayant de pousser la porte.
La serrure n’était pas bloquée, mais il me sembla que quelque chose bloquait la porte qui s’entrebâilla sans plus. Par l’entrebâillement, on ne voyait rien. On semblait qu’un meuble avait été mis contre la porte. J’eus beau pousser seul, puis avec l’aide de Michel, rien n’y fit.
— Le pal fer et la pioche, il nous les faut, dis-je.
— Ils sont encore dans la salle en bas, gémit Michel.
— Eh bien, il faut aller les chercher, soit on arrive à pousser cette putain de porte et à passer, soit il ne nous restera plus qu’à nous frayer un passage dans l’éboulis en bas. Mais je préfère parier sur la porte.
— J’en peux plus, pleurnicha Michel qui s’assit sur une marche.
— Bon, je vais aller les chercher. Toi, tu restes ici, assis dans le noir. Tu ne risques rien. T’auras pas la trouille tout de même ?
— Non, non, vas-y, mais reviens vite, j’en peux plus.
Je redescendis les marches et courus dans le couloir. La pioche et le pal fer étaient dans la salle. Avant de les prendre, j’avisai un trou dans lequel je cachai le pistolet, pour ne pas m’encombrer. Je pris les deux outils et repartis dans le couloir. Je trouvai pénible de remonter une deuxième fois les marches et j’étais en nage en arrivant sur le palier où Michel était resté sans bouger, comme hébété. Je soufflai un peu, puis j’essayai d’introduire le pal fer assez profondément pour faire levier sur la porte. J’eus beau forcer, derrière le meuble résistait. Je trouvai un nouvel appui et je demandai à Michel de venir forcer avec moi. Il se leva et nous poussâmes de toutes nos forces. Un craquement se fit entendre, puis le meuble se disloqua et la porte s’ouvrit d’une vingtaine de centimètres. 
(à suivre...)

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