— Oui, il a un traitement
depuis plusieurs années. Et puis, je lui ai donné un somnifère, il a besoin de
récupérer, répondit-elle.
— Le somnifère, je
comprends. Mais le reste alors ?
— Il a un suivi médical,
euh, psy je dirais…
— Bon, bon, j’aurais dû
le comprendre plus tôt, cela, je suis un peu naïf sans doute.
— Et moi, tu crois que
j’ai compris tout de suite ? Toi, je parie que tu vis sans médicaments.
— Ben oui, pas toi ?
— Non non, moi non plus
je ne me médicamente pas. Quand ça ne va pas, un petit joint me remet d’aplomb.
— Tu fumes régulièrement
?
— Oui, pas mal en ce
moment, tu comprends peut-être pourquoi… dit-elle en s’approchant et en fixant
mon pull de laine.
Elle attrapa une bouloche
sur mon pull et me regarda dans les yeux en passant la main sur mon tricot. Je
la pris dans mes bras. Je lui caressai le cou avec mes lèvres, puis en passant
sur sa bouche, je sentis sortir un bout de langue auquel je répondis. Non
continuâmes ainsi, puis je l’entraînai sur le canapé. Nous fîmes l’amour à la
rustique : elle les jupes relevées et la culotte baissée sur une jambe, moi le
pantalon sur les chevilles.
— C’est un peu cavalier
comme manières, mais n’étions-nous pas dans l’urgence ? Dis-je en
m’agenouillant à côté du
canapé où elle est encore couchée.
— Ne fais pas de commentaires
et prends-moi un essuie dans le placard, là, me dit-elle en riant. Tu vois bien
que tu m’en as répandu un peu partout.
Je me relevai, me
rajustai tant bien que mal et lui fis passer le torchon demandé. Elle se le
passa sur les cuisses et entre les jambes puis se leva. Elle se rajusta
rapidement elle aussi et monta à la salle de bains. Je vis une bouteille de vin
sur la commode, je la pris ainsi qu’un verre dans l’armoire. Je sortis un
tire-bouchon de ma poche et ouvris la bouteille. Et, galamment, je m’assis à
table et me servis un verre de picrate. Magali redescendit et, voyant le
tableau :
— Eh bien merci, c’est
gentil de penser aux autres. Ça m’a donné soif à moi aussi tout cela, me
dit-elle en me prenant par les épaules. Tant pis, je vais boire dans ton verre,
comme ça je connaîtrai tes pensées…
— Ah surtout pas, tu
rougirais, ma chérie, si tu connaissais mes pensées !
— Oh non, je ne pense
pas. Mais si j’avais de l’amour comme cela régulièrement, un peu tous les
jours, je me sentirais toujours bien. C’est le meilleur des traitements pour
une femme, prendre et donner de l’amour. Mais j’entends couiner ton ventre et
je ne suis pas sûre que tu entendes bien ce que je te dis avec le ventre vide.
— Ventre affamé n’a
certes point d’oreilles, mais bite en chaleur n’a point de ventre, lui
répondis-je. Mais je reconnais qu’après votre traitement, docteur, j’ai
retrouvé mes oreilles.
— Oh toi, tu as faim, tu
racontes des conneries. Allez, sers-moi un verre pendant que je te réchauffe
ça. Tiens, tu veux un peu de pâté en attendant ? Moi j’ai mangé.
(à suivre...)
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