Auditrices et auditeurs qui
m’écoutez, bonjour. Selon le calendrier dit romain, Jésus naquit le vingt-cinq
décembre zéro, entouré de ses parents, d’un âne et d’un bœuf. Trente-trois
années plus tard, il mourut, ressuscita puis monta au ciel. Comme on le
constate tous les jours en regardant la télévision, il y a toujours des ânes et
des bœufs sur terre. Depuis ce temps, l’anniversaire de sa naissance est célébré
chaque année après quatre semaines d’orgie commerciale. Celui qui orchestre
cela est un riche financier appelé Père Noël qui a repris les affaires depuis
qu’elles avaient périclité. Ce Père Noël est en quelque sorte un cousin de
Saint Nicolas mais ce dernier s’est mis au vert depuis que l’on a appris qu’il
dessalait les petits enfants.
Il n’est
pas inutile de rappeler tout cela à nos concitoyens dont bon nombre pensent que
Jésus est né sous un sapin, entouré d’un ours, d’une cigogne et d’une cavalcade
de rennes. Notons aussi que Noël tombe judicieusement en fin d’année, juste
avant les soldes de janvier. Et cette période est tout aussi faste pour les
intégristes laïcs, censés ne croire ni à dieu ni à diable mais qui poursuivent
de leurs foudres toutes les crèches qui auraient le malheur de se trouver sur
le moindre espace public. Ces laïcisants ont enfin trouvé un combat à leur
hauteur, à savoir le niveau des pâquerettes. Ils s’attaquent à ces symboles
obsolètes dont tant de gens ignorent la signification et ce faisant ils
semblent chasser eux aussi les marchands du temple. Autres temps, autres mœurs,
on voit sortir les bœufs intégristes et les ânes républicains. Et ces braves
animaux, malgré le poids de l’idéologie, ne dédaignent pas de brouter à tous les
râteliers en prenant des jours de congé tant pour les diverses fêtes
religieuses que pour les fêtes républicaines. Bien sûr, ce n’est pas pour aller
remplir les églises qui sont déjà bien vides mais pour se bâfrer de foie gras,
de champagne et autres nourritures terrestres, à moins que ce ne soit pour
sillonner les routes avec leurs grosses berlines ou leurs imposants
camping-cars.
Noël,
faut-il le rappeler, était déjà une fête religieuse avant que les chrétiens ne
s’en emparent : c’était la fête du soleil invaincu, le retour de la
lumière avec l’allongement des jours mais aussi le jour de la naissance de la
divinité solaire Mithra. Et, au troisième siècle de notre ère, l’empereur
romain Aurélien fixa cette date comme étant celle du dies natalis solis invicti – jour de la naissance du soleil
invaincu – et de Mithra, dans un souci d’unification religieuse de l’empire
romain. Au quatrième siècle, les chrétiens ont pris la locomotive en marche en
reléguant ces fêtes dites païennes à l’arrière du convoi.
Alors,
je fais un appel à tous les laïcards, laïcistes et laïcisants de notre république :
pourquoi laisser le monopole de cette fête aux calotins, bigots et autres
culs-bénits alors que vous aussi vous avez de grands hommes solaires à
célébrer. Qui donc, me direz-vous ? Eh bien, s’il n’y en avait qu’un seul,
je proposerais que ce soit Mamère, Noël de son prénom, né le 25 décembre 1948. En
effet, ce député, père, vert et maire n’est-il pas un vivant symbole de la foi
républicaine, de l’électricité solaire et des énergies renouvelables ?
Enfin
les fils de la république, uns et indivisibles, pourront crier Noël au balcon.
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