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dimanche 1 janvier 2017

Chronique de Serres et d’ailleurs II 16



Auditrices et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. Selon le calendrier dit romain, Jésus naquit le vingt-cinq décembre zéro, entouré de ses parents, d’un âne et d’un bœuf. Trente-trois années plus tard, il mourut, ressuscita puis monta au ciel. Comme on le constate tous les jours en regardant la télévision, il y a toujours des ânes et des bœufs sur terre. Depuis ce temps, l’anniversaire de sa naissance est célébré chaque année après quatre semaines d’orgie commerciale. Celui qui orchestre cela est un riche financier appelé Père Noël qui a repris les affaires depuis qu’elles avaient périclité. Ce Père Noël est en quelque sorte un cousin de Saint Nicolas mais ce dernier s’est mis au vert depuis que l’on a appris qu’il dessalait les petits enfants.

Il n’est pas inutile de rappeler tout cela à nos concitoyens dont bon nombre pensent que Jésus est né sous un sapin, entouré d’un ours, d’une cigogne et d’une cavalcade de rennes. Notons aussi que Noël tombe judicieusement en fin d’année, juste avant les soldes de janvier. Et cette période est tout aussi faste pour les intégristes laïcs, censés ne croire ni à dieu ni à diable mais qui poursuivent de leurs foudres toutes les crèches qui auraient le malheur de se trouver sur le moindre espace public. Ces laïcisants ont enfin trouvé un combat à leur hauteur, à savoir le niveau des pâquerettes. Ils s’attaquent à ces symboles obsolètes dont tant de gens ignorent la signification et ce faisant ils semblent chasser eux aussi les marchands du temple. Autres temps, autres mœurs, on voit sortir les bœufs intégristes et les ânes républicains. Et ces braves animaux, malgré le poids de l’idéologie, ne dédaignent pas de brouter à tous les râteliers en prenant des jours de congé tant pour les diverses fêtes religieuses que pour les fêtes républicaines. Bien sûr, ce n’est pas pour aller remplir les églises qui sont déjà bien vides mais pour se bâfrer de foie gras, de champagne et autres nourritures terrestres, à moins que ce ne soit pour sillonner les routes avec leurs grosses berlines ou leurs imposants camping-cars.

Noël, faut-il le rappeler, était déjà une fête religieuse avant que les chrétiens ne s’en emparent : c’était la fête du soleil invaincu, le retour de la lumière avec l’allongement des jours mais aussi le jour de la naissance de la divinité solaire Mithra. Et, au troisième siècle de notre ère, l’empereur romain Aurélien fixa cette date comme étant celle du dies natalis solis invicti – jour de la naissance du soleil invaincu – et de Mithra, dans un souci d’unification religieuse de l’empire romain. Au quatrième siècle, les chrétiens ont pris la locomotive en marche en reléguant ces fêtes dites païennes à l’arrière du convoi.

Alors, je fais un appel à tous les laïcards, laïcistes et laïcisants de notre république : pourquoi laisser le monopole de cette fête aux calotins, bigots et autres culs-bénits alors que vous aussi vous avez de grands hommes solaires à célébrer. Qui donc, me direz-vous ? Eh bien, s’il n’y en avait qu’un seul, je proposerais que ce soit Mamère, Noël de son prénom, né le 25 décembre 1948. En effet, ce député, père, vert et maire n’est-il pas un vivant symbole de la foi républicaine, de l’électricité solaire et des énergies renouvelables ?

Enfin les fils de la république, uns et indivisibles, pourront crier Noël au balcon.

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